Electronic Music Composer

Encore une nouvelle signature chez Planet Mu, avec ici un duo composé de Ian Read (un inconnu) et de Ken Gibson, plus connu sous le nom de Eight Frozen Modules dont les deux derniers albums sont sortis chez Orthlorng Musork. Electronic Music Composer participait à la compilation Children of Mu parue l’an dernier, et trouve ici l’occasion de s’exprimer un tout petit peu plus longuement (35mn).

Tout commence très bien avec un Abandonment séduisant, mélodie métallique un peu crade, qui se détériore au fil du temps pour devenir complètement étouffée, saturée, et s’éteindre en un bruit granuleux. Il ne s’agissait que d’une introduction, et Everything New is Old nous permet de rentrer dans le vif du sujet. On y perd alors en originalité puisque l’on trouve là un travail de producteur faisant la synthèse de l’ensemble des productions électroniques. On a ici l’impression d’écouter un remix de morceau ragga sur rythmique breakcore, tout en reconnaissant que les deux hommes savent surprendre avec un jeu de cassures et silences plutôt efficace, distillant quelques beautés mélodiques avec parcimonie.
Malheureusement, le disque tourne un peu trop à la compilation, au fourre-tout électro, un peu comme si le catalogue Planet Mu passait à la moulinette. Basses acides sur Submit Code, rythmiques menées à toute berzingue sur Regional Carcas, mélodie abstraite d’une imitation de kalimba un peu plus loin, pour en arriver à Skintight Kink taillé pour le dancefloor : rythmique carrée, petite mélodie acide et rondouillette, le tout parsemé de quelques bruitages afin de mériter l’étiquette "expérimental" et rester crédible.
On obtient globalement une musique pour épileptiques, un croisement entre IDM et breakcore composé du bout de la souris, un flux d’informations haut débit hormis pendant quelques cassures/déconnexions. A ce titre, Adoption of The Blank sort du lot avec ses souffles et nappes fantomatiques, mais il est déjà trop tard pour convaincre.

A réserver aux amateurs du genre, sachant que Electronic Music Composer ne propose ici rien de vraiment révolutionnaire.

Fabrice ALLARD
le 12/06/2005