(Acuarela / Chronowax)
13/06/2005
Rock

Apse, quintet de Nouvelle-Angleterre, nous livre, sur Acuarela, un premier EP (après cinq autoproduits) parcourant une large partie du spectre post-rock (du post-rock contemplatif au math-rock en passant par le post-rock lyrique) pour un résultat en dents de scie.
En effet, quand les lignes de guitares se font précises, tissant de lumineuses mélodies ou s’aventurant dans de poignants tremoli, portées par une batterie idéalement carrée, l’ensemble, sans être réellement novateur, se fait concluant par sa capacité à intégrer quelques vocalises extatiques (Leer). Math-rock encore dans Balat, débutant à la guitare acoustique, avant de s’ébrouer à mi-parcours quand les six-cordes se font électriques puis de revenir à une atmosphère plus apaisée pour les quarante dernières secondes. Quand des éléments synthétiques sont utilisés (texture composée de grésillements) sur fond de post-rock contemplatif fait de nappes de guitares saturées, on est plutôt convaincu (Æ) d’autant qu’Apse se révèle être aussi à l’aise sur la durée (les sept minutes trente du morceau évoqué à l’instant) que sur une période plus courte (le tendu Marrer et ses deux minutes quinze).
En revanche, quand le chant se fait plus présent, étonnamment l’instrumentation se laisse aller à quelques facilités (emploi peu justifié de la saturation des guitares qui leur confère un son “métal” peu ragoûtant) ou redites (Keep). Enfin, le dernier morceau (Norse) pêche par une trop grande application dans le respect des canons post-rock même si l’utilisation d’un piano est plutôt réussie, à l’inverse de la lourdeur des guitares saturées qui concluent le titre.
Bilan mitigé donc pour ce premier EP qui nous aura toutefois donné envie de découvrir Apse sur scène pour des prestations qui s’annoncent flamboyantes.
le 15/06/2005