V/A

Kuurort - Music from the Land and from near the Sea

(Kuurort / Electrosputnik.com)

 date de sortie

30/05/2005

 genre

Electronique

 style

Electronica

 appréciation

 écouter

14 MP3 (extraits)

 tags

Cloudspeak / Electronica / Kuurort / Worm is Green

 liens

Worm is Green
Cloudspeak
Kuurort

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Après les Russes, se sont les autres pays de l’est qui prennent leur envol, avec ici la découverte d’un label estonien qui sort avec cette compilation sa troisième référence, les deux précédents disques étant deux albums de Ragatmika que l’on retrouve également ici. Music from the Land and from near the Sea regroupe des artistes estoniens, lettons et islandais, proposant une autre facette des musiques électroniques nordiques.

Le disque s’ouvre sur les vocalises ambient de l’Estonienne Tiiu Kiik, dont les nappes éthérées ne sont pas sans nous rappeler les douces voix de Múm. On enchaîne justement avec Worm is Green, seule formation islandaise de cette compilation, mais présente avec deux titres. Une electronica feutrée, nappes mélodiques et rythmique cliquetante sur Drive Thru, puis une électro-pop désenchantée sur le bien nommé Robot has got the Blues à la production toujours très soignée. Deux titres également pour The Kurt Webber’s Pink Band, mais rien de très enthousiasmant. Le groupe a déjà sorti deux albums, et en attendant la suite, leur seconde production, Cafe Regatt devrait être rééditée prochainement chez Kuurort. Ils nous proposent ici une électro-pop instrumentale, ambiance rétro-lounge et sonorités kitsch sur Fragile Moments Part 10 extrait du prochain album, et un style plus travaillé mais pas plus original sur Cafe Regatt Part 1 qui ouvrait leur deuxième album. Dernier artiste a proposer deux titre, le Letton Telsa est tout de suite plus convaincant. Belle composition ambient, superposition de nappes mélodiques et petits tintements, avec rythmique sourde sur Vacant Planets, et des claviers lumineux pour une electronica mélodique arythmique sur le très beau Playtime.

A l’écoute du Hüvasti Maa de Ragatmika, on se prend a regretter que les deux albums de cette formation estonienne soient épuisés et que le groupe se soit séparé l’an dernier. Ambiance sombre en guise d’intro, nappes tournoyantes et bouillonnements graves, puis le morceau s’élève avec une electronica riche, efficace, soignée, tout en douceur, avec un joli chant, une sensualité qui prend sa source tant dans le timbre de la voix que dans le chant dans la langue locale.
En même temps, la séparation du groupe nous permet d’apprécier les divers projets de ses anciens membres. dONT, projet solo du guitariste, a une approche plus pop, avec une boite à rythme un peu kitsch, mais ajoute une habile montée de nappe de guitare saturée. De son côté, Kaido Kirikmäe s’attaque à une veine plus ambient, avec notes en suspend et field recordings, et le résultat est tout à fait convaincant. Mieux encore quand Kaido Kirikmäe travaille avec Kadi Maria Vooglaid, cela donne Hea Rannik. Avec Kauged Kaldad, ils nous offrent ici l’un des plus beaux morceaux de ce disque, avec une musique qui semble en suspend pendant que de rapides et sourds roulements de basses sévissent en fond sonore. Pour notre plus grand plaisir, la voix subit un traitement assez habituel, feutrée, douce, et nous embarque dans des envolées mélancoliques.
Dernière formation à naître des cendres de Ragatmika, Cloudspeak s’avère être la formation la plus pop du lot. On y retrouve Kadi Uibo, la chanteuse de Ragatmika, une rythmique de batterie downtempo, des claviers évanescents et une voix naturelle. On regrettera ici un petit manque d’originalité.

On terminera avec Kone feat. Koshkin, un très beau morceau ambient-dub hypnotique avec une basse plutôt discrète pour ce genre musical, et de belles mélodies de guitare cristallines. Mélange original et séduisant. Juste après, Kaarel K nous fait penser à Kaido Kirikmäe, avec également une musique ambient relativement abstraite et bucolique.

Etant donné toutes les connexions qu’il y a sur ce disque, cela semble être un bon moyen de découvrir la scène locale. On y fait bien sûr des découvertes, et surtout de belles surprises, avec un son qui se détache de ce que l’on connaît des productions russes.

Fabrice ALLARD
le 31/07/2005