(Génie ou Rien / Chronowax)
13/06/2005
Electronique
On découvrait les Agents Xi l’année dernière avec leur premier album, Le Monstre Jaune, un savant mélange electronica/hip-hop sur des textes philosophiques. De la philosophie à la préhistoire, il n’y a qu’un pas pour nos agents secrets, qui traitent aujourd’hui de l’Homme, et en particulier se son évolution, entre l’homme préhistorique à l’instinct animal et l’homme moderne et civilisé d’aujourd’hui.
A tort bien sûr, on s’attendait à retrouver un peu le même genre de musique que sur Le Monstre Jaune. Certes, ces jeunes parisiens restent dans une veine électro/hip-hop, mais comme un bon vin, ils s’affinent, et Altarima est une bien belle surprise. Le format est assez atypique pour ce genre de production : 5 pistes, la première n’étant pas référencée sur la pochette, et le dernier morceau s’étalant sur plus de 11 minutes. Le disque s’ouvre donc sur une longue intro sans titre, en fait un véritable morceau instrumental, tendance ambient avec rythmique downtempo. C’est donc en douceur que l’on pénètre dans le monde d’Altarima. On retrouve ensuite les vocaux typiques du rap français, mais le groupe tient en partie son originalité dans le fait que le MC s’exprime dans un quasi murmure, une voix douce, retenue, qui se marie à merveille avec les mélodies douces et lumineuses, des claviers cristallins et des percussions tribales.
Si la voix reste toujours dans cette veine, plutôt feutrée et retenue, le style musical s’affine sur le morceau-titre : une vraie batterie fait son apparition, de petites cordes pincées ponctuent le morceau, puis d’autres cordes lancinantes, quelques cuivres chaleureux, très discrets et un peu expérimentaux, avant d’aborder un magnifique final instrumental avec piano, métallophone, cuivres et un accompagnement de guitare. Le grand mystère de la boule noire nous permet de retrouver cette image un peu mystique qui colle au groupe, avec une belle mélodie qui pourrait provenir d’un xylophone, ponctuée de quelques coups de gong. L’album se clôture alors avec On se retrouvera, en fait un remix du joli Souvenirs du désert (disponible sur leur site), malheureusement un peu trop étiré dans cette version longue et lancinante. C’est par contre l’occasion de mettre en avant les influences jazz du groupe, avec un saxophone plaintif omniprésent.
Un très bel album, une autre façon d’aborder le hip-hop, et la production musicale en générale puisque le livret contient une nouvelle qui permettra peut-être de mieux comprendre l’univers de ce groupe. Vivement recommandé, y compris (ou surtout ?) pour ceux qui ne sont pas forcément branchés hip-hop !!
le 06/08/2005