(Type / Import)
27/06/2005
Electronique
Ambient / Electronica / Julien Neto / Type
Bien que croisé à deux reprises sur des compilations Neo Ouija (la troisième et la quatrième, pour être précis), c’est sur Type, label avide de nouvelles signatures, que sort Le Fumeur de Ciel, premier album du parisien Julien Neto.
Comme le laissaient présager le titre du disque et sa pochette, c’est une ambient vaporeuse et évocatrice que nous propose le musicien français : nappes prenantes et textures travaillées sont de fait convoquées mais, de surcroît, elles se trouvent accompagnées par des éléments propres à l’electronica comme ces légers cliquetis ou ces bribes de mélodies issues d’instruments réels traités ; se trouvent ainsi utilisés aussi bien un piano qu’une flûte, des cordes ou une harpe. L’alliance entre ambient et electronica est à son meilleur dans VI, titre qui voit Keith Kennif (Goldmund, Helios) placer de délicates notes de piano pendant que Julien Neto distille de précis beats et d’enveloppantes nappes. De la même manière, Voy marie brillamment plages en arrière-plan et pulsations réverbérées, V (Rivers) développe une passionnante rythmique, à la fois alambiquée et évidente, posée sur des nappes en flux et reflux desquelles émerge un sample vocal murmurant, tandis que Questionable Things œuvre dans des territoires voisins pour un résultat également réussi bien que plus statique dans sa construction.
Si la relative brièveté des morceaux de Le Fumeur de Ciel (une seule fois sur dix au-delà des cinq minutes) permet au parisien de ne pas sombrer dans le piège propre à ce type de musique (la répétition et l’absence de renouvellement), on regrette pourtant, parfois, que tel ou tel titre ne dure un peu plus longtemps (comme Musicbox, intéressante union, aux consonances fantomatiques, entre inquiétantes nappes et angoissants cliquetis, limitée à trois minutes). Pour autant, Le Fumeur de Ciel s’avère particulièrement intéressant en ce qu’il se dévoile un peu plus à chaque écoute, nous plaisant de plus en plus, révélant peu à peu ses différents aspects ; dès lors, très convaincant disque de genre, ce premier album constituera un idéal compagnon de dérives nocturnes.
le 12/08/2005