MINT

Après trois incursions sur d’autres labels (deux que nous avons évoquées et une autre, sur Duotone, première sortie CD – un CD-R 3" – de l’artiste anglais), MINT revient sur Boltfish Recordings, son propre label, avec son format de prédilection : le MP3 (comme de coutume sur cette structure, on peut aussi commander le disque en CD-R). Second EP de l’Anglais paraissant en ce mois de juin, Happy Birthday To Me (qui, sans surprise, bénéficie d’une pochette dessinée à la main) constituera, on l’espère, un rétablissement après la déception engendrée à l’écoute de Milk and Three EP.

Très rapidement, on se rend compte du principal changement par rapport au disque précédent : les instrumentations sont beaucoup plus riches. De fait, s’il s’agit toujours évidemment d’electronica mélodique, les pistes musicales se sont multipliées, donnant l’impression que plusieurs laptops jouent en même temps et remplissant l’espace de manière particulièrement convaincante. Les nappes peuvent ainsi tranquillement s’installer pendant que les mélodies s’épanouissent et que les rythmiques structurent l’ensemble (Life in Widescreen). Confirmation de ce premier sentiment avec le deuxième titre (For You) où un piano fait son apparition, venant élargir le champ musical de Murray Fisher et lui conférer une forte dimension mélancolique. Dans le même temps, les sonorités se trouvent traitées (ajout d’un écho ou d’un delay) et une guitare intervient avec parcimonie, au même niveau que les mélodies synthétiques, pour un résultat particulièrement probant, renouant, dans un style moins poppy, avec la qualité des tout meilleurs morceaux du britannique.

Même désir de travailler sur les sons et même mélancolie dans Hilltop avec un travail plus spécifique sur les notes d’une guitare légèrement saturée avant que le EP ne se close par Midnight, titre qui débute comme de l’ambient pure : solo de piano puis intervention de quelques légers éléments électroniques. Aux deux-tiers du titre, une rythmique electronica traditionnelle fait son apparition et emmène le morceau, pendant une minute, vers des territoires davantage empreints d’urbanité avant que le piano ne conclue seul un disque qui, comme on pouvait s’y attendre, nous réconcilie avec MINT en prenant le parti de délaisser de temps à autre le strict terrain de l’electronica mélodique béate.

François Bousquet
le 12/08/2005