(ClickClickDrone / Import)
00/06/2005
Electronique
Découvert l’an passé sur la compilation Everything is Green de Toytronic, Boc Scadet se trouve également être le gérant d’un label : Clickclickdrone où, comme son nom l’indique, il publie, sur CD-R, des disques d’electronica. Deuxième album en ce qui le concerne, Vessel in June confirme nos bonnes dispositions à l’égard du musicien anglais.
Si l’harmonieux mélange de nappes ondoyantes et de rythmiques précises que propose Boc Scadet ne se révèle pas particulièrement novateur, on saluera, en revanche, le travail effectué sur les textures et les mélodies. En effet, les sonorités choisies sont toujours extrêmement bien trouvées, que ce soient les pulsations réverbérées et tapotements qui prennent part à la structure d’arrière-plan, les accords de synthé qui forment la progression fondatrice de tel ou tel morceau, le cliquetis qui fait office de rythmique ou le “vent électronique” qui l’accompagne. Par conséquent, quand tous ces éléments sont réunis, les morceaux de Boc Scadet s’avèrent véritablement passionnants (l’excellent Chani). De la même manière, le musicien anglais parvient sans peine à intégrer des matériaux aux consonances quelque peu “différentes” comme ces bongos digitalisés (Solace) ou ces cliquetis que l’on croirait issu de l’entrechoquement d’objets en porcelaine (Innocent Bystander).
Mélodiquement parlant, force est pourtant de reconnaître que Vessel in June ne brille pas par ses ritournelles imparables ou par des mélopées qui nous transporteraient, mais cet album témoigne néanmoins d’un probant talent d’arrangeur (le britannique réussit même la gageure d’intégrer des voix passées au vocoder sans que cela ne devienne pénible). Dès lors, nous nous prenons au jeu, nous mettons à essayer de déceler dans chaque morceau une nouvelle trouvaille ou un nouveau son et ne sommes nullement déçus quand nous tombons sur un titre comme Ice Shelves and Glaciers, morceau à la froide mais envoûtante beauté (nappes sombres et lente rythmique agrémentée d’écho). Cependant, il ne faut pas s’imaginer que Vessel in June est un album qui ne plaira qu’aux auditeurs friands du décorticage sonore ; il contient en vérité suffisamment de qualités (nonobstant sa durée relativement courte : quarante minutes) pour combler la majeure partie des amateurs d’electronica apaisée.
le 19/08/2005