(Planet Mu / La Baleine)
02/08/2005
Electronique
Frog Pocket est le projet musical de John Charles Wilson, un écossais très actif déjà depuis quelques années et qui apparaît aujourd’hui au grand jour avec ce premier album, directement chez Planet Mu après avoir sorti ses productions en majorité sur son propre label, Mouthmoth. Une belle découverte que l’on fait là, tout à fait dans la lignée du label de Mike Paradinas.
Frog Pocket fait de l’electronica. Voila qui n’est pas très original. Par contre l’Ecossais apporte à sa musique une pointe d’influences traditionnelles en jouant d’instruments acoustiques (mandoline, guitare) parfois locaux comme le fiddle, le violon utilisé dans le folklore celtique. Le résultat est immédiat. Le premier titre, Follow Erol Raët à la mélodie de cordes frappées nous rappelle Aphex Twin dans sa période Girl/Boy EP. On retrouvera cette finesse mélodie, cette mélancolie à fleur de peau à plusieurs reprises, malheureusement sur des titres un peu courts (Plinty, Celebrimbor et son break façon bal traditionnel interprété au fiddle, ou Baral Orgen 2 qui semble composé sur un piano cassé).
L’autre dominante, ce sont des morceaux très longs (6 à 9 minutes) aux mélodies plus soyeuses, nappes mélodiques sur lesquels explosent des rythmiques croustillantes, denses, chaotiques, fonctionnant par superposition d’éléments, de bruits qui finissent par dégringoler en une véritable cascade rythmique, énergique, presque bruitiste, créant un drôle de contraste avec ses mélodies, douces et mélancoliques (Carac Cyls). Même ici, les influences traditionnelles ne sont jamais loin, comme le prouve le très beau Eye Beby Y Ben II et sa lente mélodie de violon sur des percussions métalliques acérées.
Le reste est à cheval entre les deux. Des titres comme Oben ou Eyewarm par exemple mêlent de simples et belles mélodies de guitare sur des rythmiques crunchy, pour une electronica mélodique du plus bel effet, limite pop planante pour Eyewarm. Et puis en fin d’album le tempo se calme avec Fetlar et Séa Angel Lament, deux titres ambient arythmiques, superposition de nappes de cordes, larsens et effets électroniques, ou encore une mélodie d’inspiration traditionnelle sur le dernier titre.
Apparemment attaché à ses racines, Frog Pocket parvient joliment à marier traditions et musique électronique expérimentale. Pas une révolution, mais une belle escapade.
le 28/08/2005