(Zeromoon / Import)
00/08/2005
Electronique
Alexei Borisov / Expérimental / Michael Gendreau / Violet / Zeromoon
Décembre 2003, trois artistes font une tournée en Russie. Bogatiri est un témoignage de celle-ci, avec trois morceaux représentant les meilleurs moments de ces concerts à Moscou (Michael Gendreau), Saint-Petersbourg (Violet) et Yaroslavl (Alexei Borisov).
On va commencer par présenter le premier artiste, Michael Gendreau, que l’on découvre à cette occasion. Acousticien par sa profession, son oeuvre musicale tient principalement dans le groupe Crawling With Tarts, actif pendant une vingtaine d’années dans un registre expérimental, ambient, voire noise. Il mène maintenant une carrière solo, tout en restant dans le même style, et délivre ici avec Noceur une pièce d’un gros quart d’heure d’ambient minimale, composée en majeure partie d’infra-basses et de sifflements aigus produits par des générateurs d’ondes et des moteurs... C’est très abstrait, très expérimental, et la part ambient de cette pièce risque d’être gâché pour certain par le choix des sonorités.
On parle assez régulièrement sur ces pages d’Alexei Borisov, artiste russe menant sa carrière en Finlande, nous n’allons donc pas nous éterniser sur les présentations. Il reste bien sûr fidèle à lui-même sur ce morceau d’une vingtaine de minute, avec une sorte de musique concrète à base de bruitages électroniques, collages sonores, voix glacées, et des éléments répétitifs qui tentent de créer une rythmique, de marquer un tempo. La musique du Russe est insaisissable, entre l’aspect rétro de certaines sonorités et des expériences façon laptop-music. Avec les quelques sombres séquences vocales qui parsèment Extra-kt, nous sommes en plein rétro-futurisme russe.
Pour finir, on découvrira Violet, projet solo de l’américain Jeff Surak, qui dirige le label Zeromoon. Il participe à de nombreux autres projets musicaux, parmi lesquels on retiendra Critikal (qui produisait un remix de Cornucopia sur .C. Work paru sur le même label) au sein duquel on trouve Andrey Kiritchenko. C’est le plus court des trois extraits de concert, mais il nous donne envie d’écouter d’autres productions de Violet. Magnifique composition ambient construite sur une nappe et parsemée de glitchs, apparemment produits par de vrais CD rayés et vieilles cassettes. C’est fin, expérimental mais touchant à la fois, soit une excellente conclusion.
Si le propos est à peu près le même pour les trois morceaux, le résultat est assez différent avec deux premiers titres assez expérimentaux. Conseillé aux amateurs d’ambient qui n’ont pas peur d’expérimentations complexes.
le 05/10/2005