(Mosz / Metamkine)
29/08/2005
Electronique
Ambient / Mosz / Noise / Peter Rehberg
Même artiste, autre label. Après Mego, et Häpna (en tant que Pita), Peter Rehberg sort aujourd’hui un album chez Mosz, la septième référence du label, une nouvelle collaboration avec un chorégraphe (ici Chris Haring) après son travail avec Gisèle Vienne pour la compagnie DACM.
Danse ou pas, le travail de Rehberg reste le même, sans concessions, à la fois très expérimental, tenant de la recherche sonore et touchant parfois, quand on ne s’y attend pas. Fremdkoerper est d’ailleurs assez proche de Get Off, son précédent album pour Häpna. Une alternance de plages calmes, contemplatives mais sombres, et de déluges sonores. Un album fait de contrastes, entre le vide et le trop plein, entre les séquences minimales et les richesses harmoniques, l’inaudible et les pics sonores, l’apaisement et la souffrance.
On commence avec le sombre Mutisil, fait de bouillonnements, gargouillements, délivrant une ambiance lourde et sombre. Rupture nette avec les déchirements numériques bruitistes de Scream, l’une des plus belles pièces de l’album mettant en parallèle notes linéaires d’orgue minimal et mouvements bruitistes, le tout dégageant une certaine poésie. Retour au ralenti avec les ondulations de drones électroniques de 1407, et on se rapproche de la musique concrète (sur la forme du moins) avec Bite Double, composé de petits glissements métalliques apportant une réelle impression de mouvement (on imagine alors facilement le jeu des danseurs). On sera par contre un peu plus mitigé sur la fin de ce morceau et des pièces comme Snow et More End sur lesquels Rehberg semble manquer d’inspiration. On se retrouve alors avec une classique montée vers une grosse texture sonore, fruit de la fusion des éléments que l’on entendait jusque là, ou bien de leur saturation.
On trouvera par contre deux autres belles choses, avec Never Worry, superbe pièce ambient faisant preuve d’un gros travail sur le son, un mélange insaisissable de choeurs, cuivres, larsens de guitare, créant une atmosphère étrange, à la fois féerique et inquiétante. Sur Skin, on trouve en plus un travail sur les éléments rythmiques. Tout débute avec des frétillements de friture, puis des éléments rythmiques font leur apparition, à mi-chemin entre les coups de talon d’une danseuse de flamenco et des claquements de mains. Le tempo évolue, le son change un peu, on pense alors à un tourniquet d’arrosage...
On ne va pas dire que les fans de Pita vont aimer ce disque, c’est une évidence. On dira par contre que ce n’est pas notre préféré, que cette alternance de morceaux très différents, ces ruptures nuisent à l’ensemble de l’album qui pourtant contient quelques superbes morceaux.
le 08/10/2005