(Hobby Industries / La Baleine)
17/10/2005
Electronique
Semblant limiter ses sorties à un disque par an, Hobby Industries, le label géré par Thomas Knak (Opiate), nous propose cette fois-ci le premier album de Bichi, alias Tobias Wilner, membre par ailleurs du groupe pop-electronica Blue Foundation.
Proposant une electronica très “nordique” (sonorités froides, nombreux cliquetis, nappes comparables à des souffles), le Danois accueille en outre d’autres éléments comme une batterie réelle, une guitare lointaine, un cuivre profond ou une voix féminine (Whirl a Stream of Comfort to Cool and Surround Me). À d’autres moments, de multiples scratches font leur apparition, amenant une connotation hip-hop qui se marie parfaitement à l’electronica en place et que vient contrebalancer des accords de guitare électrique (Clouds are Parcelled out my Vision). Si l’on pouvait craindre une forme d’incohérence de l’ensemble avec ses incursions dans d’autres genres musicaux, la présence ininterrompue des composants synthétiques permet à la musique de constamment conserver sa dimension electronica.
Pour insister sur le caractère inquiétant de certaines de ses plages d’arrière-plan, Bichi joue aussi bien sur la noirceur sonore qu’il n’intègre des bruits semblables à des pas. De même, le côté clinique développé par les principaux éléments mis en présence se trouve renforcé par une production relativement dépouillée et une instrumentation non chargée. Seul en vérité le dernier morceau (Revolve the Sun my Footfalls are Superfluous) incorpore davantage d’instruments pour un final electronica-shoegazing du plus bel effet : murs sonores de guitares, synthé réverbéré, rythmique emballante, sensation de se faire submerger par la musique.
le 18/10/2005