Ezekiel Honig & Morgan Packard

Musiciens new-yorkais, Ezekiel Honig (label manager de Microcosm) et Morgan Packard, s’associent pour proposer un album joué en duo mais écrit séparément (chaque artiste ayant composé et produit la moitié des titres du disque).

Développant une electronica-ambient faite de textures hésitantes (tremblements, bribes sonores, ronronnements incertains) et de mélodies embrumées, les États-uniens effectuent un travail plutôt probant sur les ambiances. Faisant évoluer leurs morceaux dans une sorte d’agréable brouillard, Honig & Packard usent ainsi amplement de filtres sonores et de grésillements propres à mettre une forme de distance entre leur musique et l’auditeur. Pour autant, cet apparent éloignement ne confine jamais à la désincarnation, leurs morceaux parvenant à conserver une chaleur et une âme indéniables.

Cependant, et malgré le procédé d’écriture choisi, une trop grande homogénéité se dégage d’Early Morning Migration, les titres donnant l’impression, qu’ils soient à l’initiative de Packard ou d’Honig, d’être composés sur le même canevas et de faire appel aux mêmes instrumentations. Seuls White on White et Planting Broken Branches Part 1 diffèrent sur ce dernier point avec, dans le premier, la présence du trombone d’Ernie Mills qui s’intègre habilement aux ambiances mises en place par le duo en ne proposant que de longues notes tenues, semblables à la sirène d’un bateau qui s’éloigne, et, dans le second, une rythmique faite de cliquetis. Un album pas complètement convaincant, qu’il convient sans doute d’écouter d’une traite et plutôt au petit matin ou au milieu de la nuit afin de s’accorder avec ses climats vaporeux.

François Bousquet
le 18/10/2005