(Carpark Records / Chronowax)
18/10/2005
Electronique
En février dernier, Greg Davis et Sébastien Roux effectuaient une tournée européenne dont ces pages ont rendu compte pour les prestations de Fribourg et Paris. Suite logique de cette suite de concerts, Paquet Surprise se charge de retranscrire sur disque la musique produite par le duo.
Là où les concerts du début de l’année nous avaient offert un duo de laptop d’où provenaient sons synthétiques et pré-enregistrements d’instruments, l’approche est, ici, évidemment différente puisque les instruments se font plus nombreux. Ainsi, si des textures aux reflets légèrement aquatiques ou bucoliques (les gazouillis d’oiseaux de la plage cachée) sont toujours mises en place et que l’ensemble oscille toujours entre drone et electronica minimaliste, une part plus importante est faite au développement des guitares, piano, orgue et violon. Pendant que l’intégration de ces différents instruments se fait dans une certaine sérénité, d’autres éléments interviennent de manière moins paisible : larsens, bruits métalliques, crépitements, saturations. Dès lors, se créée une rencontre très intéressante où l’âcreté de ces composants est tempérée par l’onctuosité chromatique des mélodies de guitare (naïveté de la ritournelle de Tidal Pool, délicatesse de celle de Air Castle, évolution semblable au flot d’une rivière dans I Am Waiting (For December)).
Malheureusement, le duo franco-étatsunien a eu la fâcheuse idée de chanter sur plusieurs morceaux : situées à l’extrême limite du juste, leurs voix entraînent les titres considérés vers une sorte d’electronica lo-fi quasi je-m’en-foutiste fort peu affriolante (Daybreak). En revanche, quand leurs timbres sont traités, comme dans I Never met Her, ils s’accordent nettement mieux au reste de la musique, agissant davantage comme un composant musical supplémentaire. Quoiqu’il en soit, Paquet Surprise s’avère plus souvent plaisant que désagréable et constitue, en définitive, le premier disque de Greg Davis que l’on apprécie réellement (auparavant, nous n’avions jamais accroché à ses enregistrements, leur préférant de loin ses prestations scéniques) ; qu’il s’agisse d’un album réalisé en duo est à l’évidence significative.
le 18/10/2005