Fenton

Pup

(Plop / Mochi Mochi)

 date de sortie

17/10/2005

 genre

Rock

 style

Ambient / Post-Rock

 appréciation

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3 Real Audio (extraits)

 tags

Ambient / Fenton / Plop / Post-Rock / Shuttle358

 liens

Plop

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Non content de publier des disques sous son nom propre et sous l’alias Shuttle 358 (on se souvient du très bon Chessa paru l’an passé sur 12k), Dan Abrams inaugure, avec Pup, un nouveau pseudonyme : Fenton.

Dans la foulée de Scrapbook, dernier morceau de Chessa davantage porté sur une forme de post-rock électronisé alangui (là où le reste de l’album évoluait dans des contrées plus ambient), Pup propose dix morceaux où de tendres guitares électriques sont placées sur des textures minimalistes. Déployant de savoureuses lignes mélodiques, les six-cordes prennent donc leurs aises sur des tempi apaisés, s’étendant lentement, comme s’éveillant d’un long sommeil, remplissant peu à peu l’espace sonore tout en laissant les nappes mettre en place des structures d’arrière-plan légèrement vrombissantes. Incorporant de discrets glitchs, de micro-larsens ou de minces craquèlements constituant une pulsation, ces dernières peuvent parfois donner l’impression d’être relativement délaissées par un musicien plus enclin à développer les pistes de guitares ; en vérité, les nappes se contentent de rester dans leur rôle de support, de tapis sonore accueillant, certes discret mais indispensable à la réussite de l’ensemble. De surcroît, on sait qu’il ne s’agit pas là d’un aveu d’impuissance de Dan Abrams qui a prouvé, dans ses disques précédents, qu’il était largement capable de concentrer principalement son travail sur ces textures.

Dès lors, ayant mis de côté toute éventuelle critique, on ne peut que s’abandonner à un disque qui non seulement nous berce avec ses mélodies caressantes mais superpose également à merveille les différentes pistes de six-cordes sans jamais verser dans la surenchère lyrico-boursouflée. Tout reste en effet à ce qu’on pourrait caractériser comme “l’état de nature” de ce post-rock-ambient : économie de moyens (seul un petit Glockenspiel ou un piano éloigné s’ajoutent aux éléments évoqués), guitares à fleur de peau, en permanence dans la retenue sans pour autant être bridées, textures trouvant en permanence la juste distance et morceaux à l’idéale durée. Particulièrement agréable, voluptueux de bout en bout, extrêmement homogène sans être répétitif, Pup est, en vérité, de ces disques qui ne prennent leur ampleur qu’au petit matin ou le soir tellement il nécessite, pour véritablement s’épanouir, une certaine forme de quiétude autour de lui. En conséquence quelque peu exigeant (au moins au niveau de la “situation d’écoute” requise, la musique en elle-même étant relativement accessible), cet album possède toutefois suffisamment de qualités pour satisfaire un grand nombre de lecteurs de ces pages et restera, quoiqu’il en soit, comme l’un des plus gracieux de cette année.

François Bousquet
le 18/10/2005

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