(Sic-Rec)
00/07/2005
Electronique
Ambient / IDM / MaltHruyst / Sic-Rec
MaltHruyst est le projet solo de Mathieu, membre de Pneumogaastriq que l’on faisait jouer au Project 101 il y a un peu plus d’un an. Live in a White Space date également d’un peu plus d’un an puisqu’il s’agit d’un live enregistré en juin 2004 au SCSI-Morlock, à La Haye. L’occasion pour nous de faire le point sur le travail de cet artiste.
Lors de son concert au Project 101 il mêlait habilement dark-ambient et electronica sans pour autant donner l’impression de ne savoir sur quel pied danser. Tantôt rythmé, tantôt calme, mais toujours sombre, le set de Pneumogaastriq restait cohérent. C’est à peu près la même chose ici, avec une dominante ambient et quelques envolées rythmiques pas piquées des hannetons. A la rigueur, le morceau le plus surprenant est Subotn qui ouvre le concert avec une electronica mélodique parfois légère et ludique, et bien sûr des passages plus dérangés avec rythmique mécanique et embardées fracassantes, roulements de basse et percussions industrielles.
Une fois l’orage passé, on aura envie de dire que l’on revient en terrain connu, ce qui n’a rien de péjoratif d’ailleurs. Atmosphère étouffante via la densité des souffles, textures et autres ronronnements de machines, oscillation de basses, ambiance industrielle avec bruits de machines, grincement de freins au loin, percussions métalliques, et univers malsain avec des voix fantomatiques, graves, déformées et autres hurlements. On aborde alors une certaine abstraction créée par tous ces collages, mais régulièrement MaltHruyst se sert de ces bruitages à des fins réellement musicales : des bruitages servent à construire une rythmique, un son répétitif donne le tempo, et de temps en temps la magie opère quand une note semble s’extraire du magma sonore et ouvre un paysage plus lumineux. Quelques notes de clavier, une flûte approximative et voici un passage flottant, en suspend.
Il s’est passé un quart d’heure, et il en reste encore deux du même acabit, entre marécage peuplé de monstres de jeux de rôle et fées magiciennes, toujours très bien dosé pour ne pas perdre l’auditeur en route ni le bassiner de mièvreries. A propos de se perdre, il sera impossible de suivre le tracklisting (14 morceaux mais une seule piste sur le CD pour l’écouter tel qu’il a été conçu : en tant que concert) et on prendra la ligne droite pour arriver à la fin, tout synthés dehors, et terminer comme on a commencé, avec une electronica rythmée aux consonances industrielles (rythmique lourde, énergique).
le 24/11/2005