(Leaf / PIAS)
23/05/2005
Electronique
Colleen / Electronica / Leaf
Paru en mai, le second album de Colleen a mis cinq mois à être distribué, le temps que Leaf trouve une nouvelle structure pouvant s’occuper de ses disques en France. C’est donc à présent PIAS et non plus le défunt Chronowax qui officie en la matière et nous permet de s’arrêter sur le nouveau long-format de Cécile Schott, deux ans après Everyone Alive Wants Answers.
Moins porté sur les nappes et les boucles que son prédécesseur, The Golden Morning Breaks semble, en revanche, plus en phase avec les prestations scéniques de la parisienne : enchevêtrement de mélodies issues d’une boîte à musique ou d’un Glockenspiel, ajout d’un violoncelle ou d’une guitare. Pour autant, la délicatesse et l’épure sont toujours de mise, propres à l’introspection et au vague à l’âme. Alors qu’on pourrait craindre la mise au jour d’une trop grande distance entre l’auditeur et une musicienne plongée dans ses rêves (à l’image de la pochette, illustration d’un merveilleux féerique), les compositions de Colleen parviennent à chaque fois à nous intégrer à ces divagations. En effet, en jouant aussi bien sur les réminiscences enfantines (les ritournelles de I’ll Read You a Story et Mining in the Rain) que sur la chaleur de sa guitare acoustique, Cécile Schott œuvre par didactisme, désireuse que chacun trouve sa place dans l’univers ainsi mis en place.
Le très bon accueil fait à son premier album et à ses concerts a permis à la Française de se produire dans de nombreux pays d’où elle a pu ramener divers instruments comme cet harmonica de verre qui donne un caractère encore plus éthéré et aérien à certains morceaux. Dès lors, ainsi renouvelé, le champ des possibles de la musicienne lui permet d’envisager sereinement l’avenir dont on peut déjà percevoir quelques prémisses avec Everything Lay Still, dernier titre de l’album et classique de ses concerts : alors que se superposent les strates instrumentales (tintements de clochettes, violoncelle, guitare, éléments électroniques), se fait jour un drone humain, habité mais en même temps légèrement hanté, voire inquiétant. Toute la dualité et l’insaisissabilité de la musique de Colleen se trouvent ainsi résumées.
le 24/12/2005