(U-Cover / Import)
07/11/2005
Electronique
Pour ce nouvel album (en vérité, le premier véritable long-format de Multiplex dont traitent ces pages), les frères Dormon ont trouvé refuge sur U-Cover après trois ans de silence (si on excepte le EP de remixes paru sur Multidisc et dont on a pu dire, ici, le plus grand bien).
Alors qu’on s’attendait à une nouvelle démonstration de la capacité des Britanniques à nous livrer un disque d’electronica mélodico-crunchy, on est plutôt surpris par le caractère atmosphérique des compositions d’Xpand. En effet, dans la plupart des morceaux, les rythmiques se font nettement plus apaisées, intervenant en arrière-plan, comme si une sourdine leur avait été appliquée. Dès lors, ravi de ce positionnement un peu différent, on se concentre sur l’agencement des nappes et mélodies : pendant que les premières agissent de manière enveloppante, les secondes se font chatoyantes mais le tempo conserve toujours cette dimension alanguie. De fait, même quand les rythmiques se font un peu plus présentes, l’atmosphère générale reste dans des contrées apaisées comme si elles devaient impérativement se conformer au « cahier des charges » signé par les Dormon sur ce nouvel album (Sdne Mackell, le très réussi et accrocheur For Your Love).
S’échappant par moments de ces atmosphères nonchalantes, le duo retourne à l’electronica qu’il pratique traditionnellement avec ce mélange de sonorités robotiques et industrielles, allié à ce son clair et franc qui le caractérise (Where ?, You Beautiful Girl). Malheureusement, comme trop souvent, on a du mal avec la présence de voix passées au vocoder quand bien même elles s’intègrent à peu près correctement avec le reste de l’instrumentation (Breathe In, R U Real, You Beautiful Girl) ; en revanche, les samples vocaux récitatifs se font, comme de coutume, beaucoup plus intéressants (Gamma Plate). Par conséquent, on ne peut regretter que Multiplex ait préféré mettre en avant les premières que les secondes sur un album qui, cela dit, mérite une certaine attention, eu égard à la preuve de l’éclectisme des frères Dormon qu’il constitue.
le 29/12/2005