(Monopsone / Chronowax)
05/10/2005
Rock
On connaissait Velma pour les avoir vu à de nombreuses reprises en concert. Coup de foudre la première fois, déception ensuite à force de revoir le même "show", les mêmes gags. La dernière fois, ce devait être à La Route du Rock 2004, où l’on se fit surprendre par quelques passages très rock. Nous n’avons jamais cherché à écouter le trio suisse sur disque, de peur d’être déçu après la découverte d’un groupe qui adopte sur scène une attitude qui contribue largement a son succès. On découvre donc aujourd’hui Velma sur disque chez Monopsone, et c’est une surprise.
On ne saura donc dire si Velma aborde ici un nouveau style, mais on se dit aussi qu’une part de l’explication réside dans la présence de Mark Van Hoen à la production. Si l’on retrouve tout de suite la pop métronomique propre au groupe, avec ce chant toujours très mécanique, l’emballage sonore nous apparaît bien plus riche qu’en concert, et notamment beaucoup plus électronique, savamment travaillé, enrichi de bruitages et effets que l’on ne connaissait pas chez Velma. Si les guitares sonnent très rock sur Growing Confusion, la rythmique électronique et lourde apporte une teinte nouvelle. Et derrière des éléments sonores parfois un peu durs ou rugueux, c’est toujours une voix douce, feutrée qui assure le chant.
Velma joue donc sur les décalages, incorpore des nappes grésillantes ou saturées (No Risk To Be Taken) puis enchaîne avec une superbe balade pop (Sleeping Underwear), transforme un titre de Mötorhead en une électro-pop atmosphérique (Metropolis), on se laisse alors porter et dériver avec Voices Of The Ether à la régularité hypnotique.
Velma nous invite à un véritable trip pop sans éviter des références évidentes, voire agaçantes sur 100% Sure, dont la voix, complètement différente du reste de l’album, semble imiter Tarwater avec qui Velma partageait déjà ce phrasé haché. On préférera les atmosphères tamisées, les légers glissandos un peu rétros, les souffles timides et grésillants, bref, l’envoûtant Blanquette. Et pour rester imprévisible, l’album se termine de manière épurée, voix, guitare et piano, légèrement jazzy, tendance bossa-nova.
On avait l’impression de connaître Velma, et une fois le disque terminé on a l’impression que l’on vient de les découvrir. Une excellente surprise !!
le 07/01/2006