(Stilll / Import)
15/09/2005
Rock
Comme souvent, c’est en concert que l’on a découvert Arden, projet composé d’artistes belges, français et canadiens qui font régulièrement l’objet d’articles sur ces pages. A l’origine, Jérôme Deuson que l’on connaît en tant que aMute, avec notamment un album chez Intr_version, d’où le lien logique avec Mitchell Akiyama. On trouve ensuite Jurgen Heckel (soit Sogar), Sébastien Roux, Christophe Bailleau, et tout ce petit monde sculpte le son de sa guitare avec des machines ou laptops. On ne connaissait pas le dernier, Jeuc Dietrich, qui se produit quand à lui au violoncelle.
Conceal est le fruit de trois jours d’improvisations-enregistrements dans une maison isolée, puis des mois d’édition du matériau ainsi obtenu. Contrairement à ce que le line up pouvait suggérer, on reste ici dans une veine très post-rock, et on se prend parfois à regretter que l’électronique de prenne pas plus de place, se cantonnant à quelques glitchs, quelques souffles grésillants (Sleeping in a Strange Bed), de brefs bleeps rappelant des gouttes d’eau venant s’écraser sur le superbe Kidney’s Crash ou de classiques textures fracturées sur Cello for Sudden Goodbyes. L’électronique est omniprésente, mais trop discrète, et ne sert souvent que d’habillage aux mélodies de guitares.
Les six cordes sont en effet à l’honneur, produisant tour à tour de belles mélodies, des plages hésitantes et timides, des superpositions de nappes, ou de grosses textures typiques d’un post-rock épique sur Smashed Computers and Bad Luck, certes très réussi, à la fois noisy et mélodique, martelé par une batterie du même tonneau. Pas le titre le plus original de l’album, mais d’une efficacité redoutable.
Si l’album est effectivement très efficace, produisant un plaisir immédiat et renouvelable, on se dit après quelques écoutes attentives que ce qui semblait très intéressant sur le papier se trouve finalement trop limité sur le disque. Et en allant plus loin on peut aussi se demander pourquoi écouter Conceal si on a déjà les albums de aMute et Mitchell Akiyama.
le 08/01/2006