(Mosz / Metamkine)
26/09/2005
Electronique

Expérimental / Lokai / Mosz
Dernière signature chez Mosz, Lokai n’est pas vraiment un nouvel artiste puisque ce duo est composé notamment de Stefan Nemeth, co-fondateur du label Mosz, et membre de Radian. Il est toujours en charge de l’électronique et travaille ici avec Florian Kmet aux guitares.
Découvert en concert il y a quelques mois, Lokai s’avère étrangement un peu plus ardu sur disque, plus abstrait, et laissant une plus grande part à l’improvisation. Étant donné la différence même entre un concert et un disque, on pourra se demander s’il ne s’agit pas plutôt d’une réelle volonté de déconstruction mais dans ce cas, pourquoi le concert ne nous a pas donné cette impression ?... La question restera certainement en suspend.
Le disque repose en grande partie sur les guitares qui d’une part contribuent aux mélodies, et d’autre part servent de matière première aux traitements électroniques de Stefan Nemeth. On trouve alors de douces pièces mélodiques telles qu’Hellen qui conclue l’album sur un très beau duo guitare-mélodica ou Histoire DS qui ouvre l’album tout en effleurant la réelle complexité du disque : douce guitare mélodique sur commentaires de match de foot, break à base de chuintements et effets de hachages, puis mélange de bruits électroniques et mélodie.
Avec 34:35, on est en pleine improvisation et expérimentation électro-acoustique : tintements métalliques, ronronnements et bruits électroniques, guitares lointaines. Toujours aussi complexe, Mikrostekon repose plus sur les bruits électroniques, grésillements, crachotements, larsens. Mais dans ces deux pièces le duo oppose mouvements chaotiques (sur ces passages abstraits et/ou improvisés) et immobilité absolue dans de longues fins de morceaux ambient minimalistes, avec boucle répétitive et nappe lancinante, de toute beauté.
Lokai échappe à toutes les étiquettes, se veut inclassable, et passe du coq à l’âne. De l’impro à l’ambient, de la noise à l’ambient sur Taora Atoll, et se permet un titre de 13 minutes (sur un album qui en fait 37), tout à fait conceptuel, débutant par du silence, puis la montée progressive d’une nappe jusqu’à l’obtention d’une monstrueuse texture bruitiste issue d’une distorsion de guitare, avant de retourner au silence.
Vous l’aurez compris, 7 Million s’adresse aux oreilles aventureuses, mais certainement aussi un peu habituées à ce genre de travail. A vrai dire, on restera circonspect face à cet album dont la méticulosité frôle le maniérisme. En clair, on regrette de ne pas y retrouver un peu de la chaleur qui faisait de ce concert un moment unique.
le 11/01/2006