(Osaka / Import)
10/07/2005
Electronique

Découvert, comme beaucoup d’artistes electronica récents, via un 7" paru début 2003 sur Static Caravan, on avait croisé Hulk à nouveau sur la compilation MP3 de Cactus Island Recordings, puis sur le split 10" sorti conjointement par ce dernier label et, précisément, Static Caravan. Pour autant, c’est sur Osaka, jeune structure irlandaise que paraît Silver Thread Of Ghosts, premier album de Thomas Haugh.
Mettant de côté toute prétention rythmique, l’Irlandais s’en tient à installer nappes et mélodies. Alors que les secondes sont constituées d’habituelles sonorités graciles (très souvent issues d’un Glockenspiel ou d’un léger piano), les premières sont formées d’une superposition de plusieurs pistes instrumentales : cuivres, violoncelle, guitare. Chaleureuses et enveloppantes, ces textures peuvent donc alternativement servir de support aux mélodies ou remplir l’intégralité de l’espace sonore ; dans le premier cas, la musique d’Hulk tendra vers une electronica alanguie, dans le second, et c’est le plus fréquent, vers une ambient soyeuse.
Au-delà de cette capacité à œuvrer dans ces deux univers, il faut également mettre au crédit de Thomas Haugh une volonté de ne pas, contrairement à plusieurs autres artistes de cette scène, rester centré sur lui-même pour, à l’inverse, s’ouvrir au monde extérieur. En effet, outre le fait que les dix compositions de cet album résultent d’un voyage en Europe de l’Est, des samples de discussions apparemment prises dans un bar sont utilisées (Photographs), deux musiciens viennent épauler le Dublinois (Rohan Hennessy à la guitare acoustique et Kevin Murphy au violoncelle et à la basse). Dans le même ordre d’idées, Hulk n’hésite pas à afficher ses fêlures ou à se présenter, par le biais des instruments et sonorités employés, sous un jour relativement chétif (sans pour autant tomber dans un certain misérabilisme) afin de renforcer la proximité avec son auditeur. Néanmoins, on est également loin du « tout lo-fi », puisqu’avec un morceau comme Quixote, Thomas Haugh prouve qu’il est aussi à l’aise dans une structure plus composite, avec davantage d’éléments entrant en jeu.
Dès lors, Silver Thread Of Ghosts se révèle être un album au charme à la fois immédiat et plus profond, étant donné qu’on l’apprécie aussi bien à la première écoute qu’on ne le redécouvre à chaque fois qu’on y revient.
le 18/01/2006