Electric President

Après une année 2005 qui connut son lot de disques tièdes (Gibbard & Kenny, Masha Qrella, Tarwater, le premier CD de la compilation de Lali Puna) et corrects (Populous, The American Analog Set) pour un nombre plutôt réduit de véritables réussites (F.S. Blumm, le second CD de la compilation de Lali Puna et surtout la ressortie du premier album de Múm), Morr Music débute l’année 2006 avec une nouvelle signature : Electric President.

Jeune duo (Ben Cooper et Alex Kane ont respectivement 23 et 21 ans), Electric President propose une indie-pop où les refrains, accrocheurs ou plus calmes, oscillent entre mélancolie et volonté de plaire immédiatement. De même, les instrumentations et le chant de Cooper se mettent au diapason de ce double objectif : voix sachant ne pas trop se mettre en avant (parfois un peu trop nasillarde : Some Crap About the Future) et incursions légèrement synthétiques venant rompre avec la traditionnelle panoplie (guitares acoustique et électrique, batterie, sistre).

Pour autant, comme trop souvent dans ce genre de productions, on déplorera quelques facilités musicales et notamment la trop grande utilisation de contre-chants, chœurs et « la-la-la » en soutien du chant principal. A l’inverse, on saluera la bonne alternance entre titres relativement apaisés et morceaux où les guitares électriques se font plus présentes et le désir de sortir, par endroits, des sentiers battus de la pop (Metal Fingers et son chant proche d’un flow white hip-hop, le caudal Farewell qui, avec ses huit minutes, se permet de convaincantes envolées). Plus globalement, ce premier album traduit l’honnêteté d’un groupe qui, s’il ne livre pas un excellent disque, réalise un album de pop décent et sympathique.

François Bousquet
le 18/01/2006