Copy

Après une année 2005 ponctuée de seulement trois sorties, Audio Dregs attaque 2006 très tôt avec une nouvelle signature : Copy, alias l’états-unien Marius Libman.

Amateurs d’électro-pop sautillante avec mélodies addictives, rythmique carrée, claps-claps, sonorités légèrement passéistes (claviers old-school, Casio dépassés, éléments robotiques issus de jeux vidéo dignes d’un Atari 2600, basses saturées) et bonne humeur chevillée au corps, vous serez servis. En effet, tout au long des onze morceaux de Mobius Beard, le musicien de Portland enchaîne les tubes avec une évidente satisfaction jouissive : celle de faire danser ses auditeurs comme de leur offrir des morceaux moins remuants mais tout aussi guillerets (Just Expect). Par moments, quittant un peu ces univers enjoués, Marius Libman opère dans des climats relativement plus tourmentés (Plagiarythm et ses atmosphères presque sombres), mais c’est pour mieux revenir ensuite vers des rivages poppy.

Il est évident que l’objectif de Copy n’est pas ici de faire avancer la musique électronique, de lui proposer des nouvelles pistes d’exploration mais plutôt d’offrir un album gentiment régressif et assurément jubilatoire, quoiqu’un peu « saoulant » au bout d’une demi-heure (quarante-sept minutes au total). Compte tenu de ce postulat de départ, il ne fait guère de doute que Mobius Beard est une réussite, le genre de disque qu’on se passe entre deux albums plus « cérébraux » afin de « s’aérer » un peu l’esprit ; souvent dédaigné (par nous-mêmes également, soyons honnêtes), ce type de disque n’en demeure pas moins diablement nécessaire.

François Bousquet
le 30/01/2006