(Arable / Import)
27/02/2006
Electronique
Nouvelle signature d’Arable (label aux rares sorties : trois 12" en 2004, deux albums au premier trimestre 2005, rien depuis), The Matinee Orchestra est l’œuvre de l’Anglais Andrew Hodson. Cet album sans titre est sa première production, regroupement de huit titres oscillant entre folk, electronica et pop, un mélange décidément prisé par le label de Robin Saville (après les longs-formats de Psapp, signé depuis sur Domino, et Gavouna l’an passé).
Proposant des mélodies légèrement enfantines, issues d’un Glockenspiel ou d’un clavier mutin, le Britannique y ajoute cordes, cuivres, vents et guitares dans un premier temps, puis des sonorités électroniques avant d’enfin intégrer des voix. À cet égard, sont conviés Caroline Thorp (le gentiment suave Run for Cover (It’s Going To Rain)) et Paul Smith de Maxïmo Park mais également les inévitables enfants dont le babillage peut charmer comme énerver assez rapidement. Délibérément pastorale (les gazouillis d’oiseaux et bruits de rivière sont légion, une grenouille croasse à la fin d’un titre), la musique de The Matinee Orchestra se perd par moments dans une trop grande joliesse, voulant sans doute trop bien faire mais versant alors dans un apprêt préjudiciable.
De même, quelques instrumentations (la trompette de The Matinee March, la mélodie principale de Pray, Rock, Stone, Paper, Scissors jouée via des pizzicati puis à la flûte) pêchent par leur dimension lo-fi, un peu mièvre, un peu bancale. Pourtant, globalement, les morceaux témoignent à l’évidence d’un sens certain de la construction, à l’image de l’évolution bien maîtrisée de I’ll Never Be Afraid Again partant d’une ballade folk pour arriver à quelque chose de nettement plus psyché ou de celle de It’s a Fantasy World/Everyone Has The Right To Protest Even If No One Listens, allant d’ingénues ritournelles à des rivages presqu’ambient où ne perce qu’un lointain cuivre.
Dès lors, il convient de mettre, plutôt que sur ses quelques défauts, davantage l’accent sur les qualités de ce disque et notamment son incontestable sincérité, gage de satisfaction pour l’auditeur dont l’écoute de ce premier album ne s’avère nullement désagréable (même si, parvenu à son terme, on se dit qu’au bout de trois albums, Arable n’a toujours pas réussi à complètement tenir toutes les promesses nées de ses premiers 12", de l’estime que l’on porte à son gérant et de son esthétique irréprochable).
le 08/03/2006