(Autoproduit)
31/03/2006
Rock
Ambient / Autoproduit / Kwoon / Pop / Post-Rock
On ne sait pas grand chose de Kwoon à l’heure qu’il est.
Projet solo ? Groupe ? L’écoute de l’album, entre pop et post-rock laisse entrevoir un groupe (guitares, basse, batterie, claviers) mais le mystère qui tourne autour de ce projet peut très bien être le fruit d’un seul et même homme, à la fois auteur, compositeur, producteur, chef d’orchestre.
Tales & Dreams est un disque auto-produit, de fort belle facture. Le livret, magnifique et dense, présente des illustrations un peu sombres, fantastiques, répondant aux "rêves" du titre, dans un univers proche de Tim Burton (arbre mort, méduses qui volent, un singe à trois queues, paysage désertique, personnage filiforme).
Ce premier contact, visuel, n’est pas une supercherie. L’album est dans cette veine, parfois un peu sombre, souvent mélancolique, régulièrement doux, planant, irréel. La voix de l’auteur y est d’ailleurs pour beaucoup. Douce et feutrée, elle sera peut-être à l’origine de comparaisons avec Sigur Ros. Après la pop feutrée de l’Intro (piano, nappes de clavier et voix), on passe au tube avec I Lived On The Moon, fragile duo voix-guitare avant un décollage emmené par une batterie et les ondulations mélodiques d’un clavier qui nous porte très haut. On est complètement séduit.
Par la suite, les morceaux suivent plus ou moins la même formule, débutant par une pop douce aux mélodies de guitares claires, une pop désenchantée appuyée par quelques notes de glockenspiel (Blue Melody), instrumental et contemplatif (Eternal Jellyfish Ballet), orchestral sur le superbe The Door, puis décollant vers un post-rock épique à grand renfort de guitare. Une formule qui a fait recette et qui fonctionne toujours, même si Kwoon ne s’étend pas sur le sujet (les titres durent 6mn au plus).
Si l’auteur semble parfois se perdre en route avec un Last Sundown un peu trop systématique et faussement rugueux, un Tinklëh trop classique et sa suite Tinklëh Skofa un peu cheap (cordes jouées au clavier), il n’a pas encore tout dit et nous réserve une belle fin d’album avec The Door puis Kwoon et son envolée de guitares mélodiques, désenchantées, pour une ambiance particulièrement lourde.
Si Kwoon n’invente pas l’eau chaude, son mélange de pop et de post-rock a de quoi séduire les amateurs du genre et autres rêveurs en tout genre.
le 09/04/2006