Flint Glass

Nyarlathotep

(Brume Records)

 date de sortie

06/03/2006

 genre

Electronique

 style

Electronica / Industriel

 appréciation

 écouter

2 MP3 (complets)

 tags

Brume Records / Electronica / Flint Glass / Industriel

 liens

Flint Glass
Brume Records

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C’est en concert que l’on découvrait Flint Glass il y a un peu plus de trois ans, époque où il sortait son premier album Hierakonpolis. On regrette régulièrement de retrouver toujours les mêmes défauts dans ces productions electronica teintées indus (à moins qu’il ne s’agisse d’indus teintée d’electronica), et Flint Glass est l’un des rares à sortir du lot en ne donnant pas l’impression de mélanger les deux ou de faire des concessions pour s’attirer un plus large public.

On a trop souvent l’impression d’écouter de l’electronica aux sonorités un peu plus dures et métalliques. Flint Glass opte pour la démarche inverse en restant dans un univers très industriel, sombre, qu’il tente d’enrichir avec ce qui se fait de mieux dans le registre de l’electronica expérimentale. Il faut dire que la musique de Flint Glass puise largement dans le style dark-ambient, et que ses compositions sont du coup plus basées sur le travail du son avec des collages issus de la musique concrète que sur la classique composition de mélodies.
R’lyeh la morte illustre parfaitement notre propos en guise d’ouverture de l’album où se côtoient nappes sombres, souffles et petits bruitages issus de la scène click’n cut : craquements, sifflements suraigus, crissements avant de s’affirmer dans le style indus avec de lourds martèlements. Avec Brain Speaking Machine on est entre gothique et indus, une voix haut perchée nous rappelle Dead Can Dance, les machines lancent toute sorte de bruitages sombres et/ou rythmiques avant que des basses profondes viennent briser le calme ambiant. Roulements de percussions pour une rythmique qui évite joliment la linéarité.

Si le résultat est souvent probant, on pourra reprocher une construction un peu systématique avec ces intros dark-ambient et ces décollages plus ouvertement industriels, mais dans les deux cas les compositions restent intéressantes. Peut-être en manque d’inspiration sur De Vermis Mysteriis ou Nephren-Ka (deux titres un peu répétitifs), Flint Glass se ressaisi avec Angular Space (rythmique cassante, chaotique, déglinguée sur nappes flottantes, crades, et sirènes), Cthulhu Dawn (percussions à la fois tribales et orchestrales, crissements et bruits saturés) ou Slither Chaos avec son ambiance poisseuse et son bel échafaudage rythmique.
L’album se compose de 15 pistes de Flint Glass, dont la moitié sont des interludes dark ambient d’une trentaine de secondes. On trouve en plus quatre remixes de la part d’artistes de la scène électro-indus qui ne sont pas seulement des bonus. Ah Cama Sotz par exemple reste dans le registre ambient, tout juste rythmé par des pulsations de basse, et This Morn Omina et Empusae qui reprennent ensemble le titre d’ouverture, ajoutant une mélodie discrète et mélancolique sur une rythmique tribale, et terminant l’album en beauté.

Dans le genre electro-indus ce nouvel album de Flint Glass s’en sort haut la main avec une finesse indéniable, trop souvent absente de ce type de production.

Fabrice ALLARD
le 09/04/2006

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