Epic45

En attendant leur cinquième album, actuellement en préparation, les Anglais d’Epic45 multiplient les EP. Après le très réussi England Fallen Over Me paru en juin dernier et un tour CD qui devrait connaître prochainement une ressortie plus large, Drakelow est le troisième maxi du groupe à sortir dans l’année.

Ayant déjà évolué dans des climats post-rock, space-rock et lo-fi, Epic45 aborde, cette fois-ci, des territoires ambient. Absence de section rythmique (excepté un titre), chant mis de côté, notes de guitare éparses, travail centré sur des textures granuleuses, on a quelques difficultés à reconnaître, ici, la formation aux mélodies lumineuses et racées des disques précédents. S’il faut évidemment saluer cette double volonté de ne pas se cantonner à un seul genre musical et de prendre à contre-pied son public traditionnel, il importe également de constater qu’on a déjà rencontré, à plusieurs reprises même, des ambient plus soyeuses ou plus tourmentées.

Visant à retranscrire le sentiment ressenti par les membres du groupe lors de la visite d’un complexe militaire désaffecté, Drakelow ne parvient pas réellement à susciter l’imaginaire de l’auditeur (peut-être en raison de la brièveté des morceaux : huit titres pour vingt-six minutes). Toutefois, quelques passages se font plus probants comme les craquements de Tunnel 1, les nappes émouvantes de First Avenue ou le dialogue plages de synthé-craquèlements de Tunnel 2, la petite mélodie à l’arrière-plan de Cold Evening Colours, moments où l’inspiration naît enfin.

EP à moitié réussi, à écouter à l’évidence au casque, Drakelow est, en définitive, à réserver aux véritables amateurs du groupe, les autres étant probablement plus avisés de se tourner vers des artistes et formations ambient à l’expérience en la matière plus affirmée.

François Bousquet
le 15/04/2006