(Mousike Lab / Import)
00/04/2006
Electronique
Sur EtherREAL, une chronique d’un artiste qui joue sous le nom de Ether ? Rien a voir pourtant entre les deux, Ether étant un duo italien composé de Andrea Bracali et Andrea Masi, devenu trio par la suite avec l’arrivée de Francesco Bigazzi. Après un album autoproduit (Tree of Porphyry, 2001), une participation à une compilation chez AI Records avec leur autre projet Tin-Tole-Lata, puis la compilation Condominium chez MousikeLab sur laquelle on avait repéré Ether, on les retrouve sur le label Napolitain qui sort ici ce qui est considéré comme leur véritable premier album.
Intimo Personelles n’est rien d’autre que la confirmation du talent de cette formation italienne qui habille avec goût son electronica d’atours hip-hop. Il s’agit souvent d’une electronica soyeuse, aux sonorités originales, marquée de breakbeats, scratchs discrets, et vocaux épars. On parlera ici véritablement d’influences hip-hop assumées plutôt que d’une appropriation du genre, plus subtile que Funkstorung, plus mélancolique, doux, downtempo que Sixtoo.
D’un abord un peu abrupte et franchement hip-hop (rythmique et samples façon MC sur Evry Kebab), l’album révèle tout de suite sa face mélodique et sensuelle avec Treesta, sa boucle mélodique envoûtante, minimaliste, ses craquements chaleureux, sa rythmique profonde. On est fort agréablement surpris par la richesse de l’album, tout à fait cohérent tout en donnant l’impression que chaque titre a été composé d’une manière différente, utilisant une nouvelle technique pour construire ses mélodies (sorte d’accordéon joué à l’envers sur Numa Squeeze), une voix féminine sur Shinobile Mas en remplaçant des samples de voix masculines typiques du hip-hop, mélangeant douceur des nappes et effet de syncope ludique (Nivea-Dev, Trifaze), rythmiques hip-hop profondes ou industrielles et nappes glacées (Sp Gregor, Low Price Juno), ou rythmique chaotique, aléatoire sur Plunger.
L’album s’avère fort plaisant de bout en bout, possède quelques bijoux, quelques pièces d’une finesse remarquable, des mélodies qui font mouche, à l’image du caudal Tron V.7. Encore une excellente surprise de la part de MousikeLab qui n’arrête pas de révéler la scène électronique italienne, sélectionnant ses artistes avec goût et justesse.
le 30/04/2006