(Strange Attractors Audio House / Import)
09/05/2006
Rock
Près de deux ans après un Satin Black à moitié convaincant, Paik revient avec son cinquième album, plutôt court (7 titres dont une Intro et une Outro et trente-trois minutes), toujours sur Strange Attractors Audio House.
Malheureusement, assez rapidement, la musique du trio étatsunien retombe dans les travers que l’on reprochait au précédent long-format : instrumentation trop proche du métal (les guitares de Phantoms), fascination aveuglante pour la noirceur qui obère toute distance de la part d’une formation qui sait pourtant, par moments, jouer sur la ligne de partage entre morbidité et caractère sombre de sa musique. Dès lors, une forme de complaisance s’installe et le groupe paraît se repaire, sans les remettre en question, de ses climats obscurs au possible, empilant nappes, murs de guitares, riffs mis en boucle et coups assommants de batterie (le morceau-titre).
Pour autant, subsistent quelques passages où le travail sur le « clair-obscur » fait son effet comme cette présence simultanée d’une ligne mélodique plutôt lumineuse et d’une section rythmique nettement plus obscure (les deux premiers tiers de Snake Face avant qu’une surenchère ne perde le morceau) ou celle d’une basse arrondie et d’une batterie caressée de balais (Contessa). Plus encore, ce jeu sur la saturation d’une guitare qui se fait ensuite lyrique et une ambiance plus proche d’un certain post-rock lyrique vont mieux à Paik (October).
Une fois encore, on ressort donc mitigé d’un album de Paik, sans toutefois avoir été mécontent de l’écoute, disposé que nous étions à nous faire un peu « secouer ».
le 25/05/2006