(Darla / Import)
15/05/2006
Electronique
Ambient / Darla / Electronica / Manual
Après le déferlement shoegazing du splendide Azure Vista, retour à l’electronica-ambient pour Manual à l’occasion de Bajamar, son nouvel album paraissant à nouveau sur Darla (avec à nouveau un coucher de soleil et des arbres tropicaux sur la pochette), label sur lequel il a élu domicile depuis quatre disques.
Si les murs de guitares et les mélodies de synthé réverbérées ont été mis de côté sur ce disque, il reste néanmoins un parfum shoegazing dans la consonance des nappes utilisées par Jonas Munk via ce scintillement spécifique qui illumine les plages superposées. De la même manière, on retrouve ici ces vocalises féminines extatiques, intimement mêlées aux nappes de telle sorte qu’on ne les perçoit qu’à peine. Dès lors, la musique proposée s’apparente au squelette de celle de l’album précédent, comme si Manual n’avait conservé qu’un seul élément constitutif des morceaux d’Azure Vista, voulant ne construire son album qu’autour des enchevêtrements de nappes (ou, pour le dernier titre, d’accords de claviers), mais des enchevêtrements et accords dépourvus de tout lyrisme (tout juste repère-t-on par endroits quelques bruits de flux et reflux des vagues) et de toute emphase.
À l’évidence, un tel positionnement musical s’avère moins emballant, moins enivrant que celui pour lequel le Danois avait opté l’an passé ; au reste, la construction de l’album n’aide guère avec ses cinq morceaux seulement (deux de dix minutes, un d’un quart d’heure et deux plus courts). Par conséquent, force est de constater qu’un décrochage qualitatif s’opère par rapport à Azure Vista même si, une fois encore, c’est inhérent au genre musical choisi. Partant, on se satisfait non pas d’un ensemble excitant et palpitant mais d’une sonorité particulièrement bien trouvée ici (la guitare traitée, à la fois lumineuse et distante, de Reminiscence) ou d’une bonne intégration de l’électronique là (les crépitements de September Swell).
S’il serait injuste de dire qu’on a été déçu à l’écoute de Bajamar car il est tout à fait louable pour un artiste de se renouveler (surtout qu’on a suffisamment reproché à Manual de ne pas avoir su le faire à certaines périodes), il n’en demeure pas moins qu’on est loin d’être pleinement transporté par ce nouvel album.
le 01/06/2006