(Make Mine Music / Import)
15/05/2006
Electronique
Première sortie de Make Mine Music à ne pas être l’œuvre d’un des artistes qui gèrent le label, Music for Twilight nous permet de faire connaissance avec August Stars, soit le projet du Français Sébastien Wright. Pour ce premier disque, présenté comme un EP alors qu’il compte huit titres et près de cinquante minutes, le musicien opte pour une ambient toute ascétique.
En effet, le nombre d’éléments convoqués est extrêmement réduit : une seule nappe, souvent sombre, un seul vrombissement lointain ou une seule note tenue. Ici, très rares sont les superpositions chromatiques savoureuses, comme les accords enivrants ; mis de côté sont les flux et reflux captivants ou les sonorités lumineuses. Si le choix d’une dimension aussi monacale de l’ambient ne manque pas d’un certain panache en ce qu’il refuse toute facilité à l’égard de son auditoire, il faut également souligner qu’une telle option atteint assez rapidement ses limites. En effet, passé le cap du premier tiers, le disque tourne un petit peu en boucle, ne proposant pas vraiment d’alternative à cette ambient opaque.
Alors certes, parfois, l’horizon s’éclaire-t-il un peu à la faveur de l’apparition fugace d’une note plus aigüe (Heiligabend), de la coexistence de deux pistes sonores (Grantchester Meadows 2) ou d’une discrète suite d’accords de synthé (December Skies Over Clare Street, la fin de The Twilight Turns From Amethyst To Deep And Deeper Blue). Mais dans l’ensemble, l’atmosphère générale reste fortement tourmentée et propice à l’utilisation d’inflexions fantomatiques (les sortes de hululements de Chamber Ghosts (edit) au titre prédestiné) ou de textures torturées. À écouter au casque (ou très fort sur sa chaîne) afin de véritablement percevoir les subtilités de la musique d’August Stars, Music For Twilight ne manque donc pas de style ni de personnalité mais ne nous touche pas complètement, restant un peu à l’extérieur du disque.
le 08/06/2006