Cepia

On avait évoqué avec bonheur il y a une vingtaine de mois un album compilant les remixes effectués par Lackluster ; c’est à présent au tour de Cepia de se livrer à cet exercice avec Atlantic Blood. À la différence du musicien finlandais, l’États-unien n’a pas encore sorti de long-format mais son œuvre est déjà riche de maxis, splits et participations à des compilations qui ont permis à Cepia d’être plusieurs fois mentionné dans ces pages.

Ici sont tout d’abord proposés trois inédits originaux où on retrouve l’electronica soignée d’Huntley Miller : sonorités légèrement métalliques, rythmiques non agressives et agencements travaillés (textures tremblotantes, mélodies discrètes). Mais le véritable intérêt d’Atlantic Blood, c’est ce rassemblement de remixes, présents jusqu’à présent sur les disques de leurs auteurs initiaux.

On débute par un remix du You Need de Mr. Projectile où, sur une base rythmique plus appuyée, Cepia développe une mélodie assez simple faite d’accords enchaînés pendant que la pulsation se dédouble : une moitié soutenue et teintée, l’autre plus enlevée et atone. Place ensuite au travail d’un morceau du groupe Tiki Obmar qui débute classiquement avant de prendre des atours plus variés avec l’apparition d’une voix féminine et de tapotements très rapprochés. Un remix d’X To M, extrait du dernier album en date de Tim Koch, permet à Cepia de mettre une fois encore en place ces mélodies de clavecin digitalisé qu’il affectionne pour un résultat particulièrement probant.

Également très réussi est son travail sur le Naoise de Dosh, signature Anticon ; en effet, Cepia y conserve cette rythmique à mi-chemin entre hip-hop et electronica et l’agrémente d’une mélodie mutine. Fog voit le premier titre de son dernier album en date (Can You Believe It ?) remixé par Cepia : voix et ambiance lo-fi conservées mais intrusion d’une rythmique drill dérangeante juste ce qu’il faut. Enfin, Huntley Miller remixe un morceau de Miles Tilmann pour un nouveau mélange entre mélodie légère et rythmique plus appuyée.

François Bousquet
le 08/06/2006