(Angelika Köhlermann / Import)
27/02/2006
Electronique
Il y a deux ans, l’Autrichienne Zeebee sortait son premier album, déjà chez Angelika Köhlermann. Elle nous revient donc, à peu près selon le même principe, à savoir un album fruit de multiples collaborations, expliquant peut-être la richesse du panel sonore de ces "priorités".
Depuis Chemistry, elle a certainement gagné en assurance si on se base sur le premier titre qui dans son ensemble donne l’impression d’avoir été composé dans les années 50, avec grand orchestre pour un résultat entre cabaret de luxe et musique de film. On passe ensuite par un croisement entre la B.O. de James Bond et un jazz funky (Priorority) avec un chant qui nous rappelle un titre de Bel Canto, puis le tempo se calme, le ton se fait plus grave sur une sorte de trip-rock avec Sweetness. La plus grosse surprise apparaît avec A Tisket, A Tasket, d’une part parce qu’il s’agit d’une reprise d’Ella Fitzgerald, ensuite parce que la musique, ici composée par The Bug (Kevin Martin, ex-Techno Animal, maintenant chez FatCat), nous rappelle M.I.A. avec cette rythmique brute, cassante. D’ailleurs les titres signée The Bug sont aussi les plus électroniques. Attempted Suicide reprend le même type de breakbeat minimal et voix à la fois soyeuse et fragile, tandis que Cards and Signs fait son effet, donnant l’impression d’être enregistré dans un club avec ses basses rondes et sa reverb dub.
Changement complet de registre avec Sticks, composé de piano, samples de cordes et contrebasse, magnifique instrumental sur lequel la voix de Zeebee ne fait que flotter, se refléter. On trouve un autre instrumental, Jeff’s Disco, mais il n’est pas de Zeebee. Étrange... mais également très joli avec son mélange de guitares lancinante, et rythmique électronique profonde.
Le reste est du même tonneau, entre mélancolie matinale (Sunday Morning) et délire léger mené à toute berzingue sur fond de course de voiture (Cartoonboom), Zeebee se joue des genres, ou se les approprie tous à sa façon, posant sa voix tour à tour chaleureuse ou mutine, car après la musique, c’est bien la richesse de cette voix qui fait le charme et la particularité de cet album.
Il y a deux ans on craquait pour Chemistry. C’est toujours aussi bien, mais Zeebee ne bénéficie plus de l’effet de surprise. Du coup on trouve ça tour à tour, joli, efficace, prenant, planant, mais jamais tout à la fois.
le 16/07/2006