(Jonathon Whiskey / Import)
06/06/2006
Rock
Ambient / Jonathon Whiskey / Pop / Post-Rock / RandomNumber / Sierpinski
Quatre ans après leur excellent premier album (This Geography of Ours), les Anglais de Sierpinski, dont on craignait de n’avoir plus de nouvelles (la pianiste Clare Loughran a connu quelques problèmes de santé), reviennent avec un nouveau long-format. Sortant cette fois-ci encore sur Jonathon Whiskey, Evening Water Project s’annonce comme le brillant successeur de leur premier effort.
De fait, on retrouve rapidement les instrumentations (équilibre entre guitare, basse, piano et batterie, intégration de petites rythmiques électroniques) et ambiances (mélancolie assumée, sentiment d’obscurité naissante traversant la majeure partie des morceaux) de This Geography of Ours. Pourtant, il y a moins, sur Evening Water Project, de morceaux au tempo plus élevé comme cela pouvait être le cas sur le disque précédent ; on s’éloigne donc des climats post-rock pour tendre vers des atmosphères plus proches du slowcore (même si le magnifique We Were A Storm et sa batterie quasi martiale, sa montée en puissance et ses guitares rageuses sonne post-rock à l’évidence).
En outre, le quatuor s’est ouvert à des collaborateurs extérieurs puisque Andrew Stavely vient jouer du cornet à pistons sur un titre et Dave Lazenby (croisé sur scène aux côtés de Damo Suzuki) pose le son profond de sa clarinette sur Midday Flowers. Intervenant également dans Pebbles Across The Sea, l’instrument se marie parfaitement à la rythmique synthétique développée par Sierpinski par ailleurs. De même, dans All That Alters, piano, guitare et boucle rythmique s’entremêlent avec une suavité certaine. Plus encore, dans le caudal Lines To Load, des samples de cordes viennent s’unir à l’ensemble déjà mis en place.
Evening Water Project est donc bien une nouvelle réussite à mettre au crédit de Sierpinski, groupe rare et subtil, ayant su capitaliser ses points forts tout en s’ouvrant à de nouveaux horizons.
le 28/07/2006