Sinner DC

Mount Age

(Ai Records / La Baleine)

 date de sortie

22/05/2006

 genre

Electronique

 style

Electronica

 appréciation

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4 titres complets (Radio Blog)

 tags

Ai Records / Electronica / Sinner DC

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Sinner DC
Ai Records

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Septembre 2005, Sinner DC sortait Arkle Park Avenue chez Tritone, album dont on parlait sur ces pages avec un certain enthousiasme. Ce groupe suisse mêle avec facilité pop et electronica, parsème des influences post-rock ou hip-hop pour obtenir une electro-pop riche, variée, et terriblement efficace.

La recette n’a pas changé, le groupe semble avoir gagné en assurance, fort d’une critique unanime et d’une signature chez Ai Records, le label anglais qui reprend les choses là où Warp les avait arrêté. Au pire, ce nouvel album est un peu plus homogène que le précédent, avec des constructions assez similaires entre tous les morceaux, de nombreux éléments en guise de fil rouge, comme ces voix énorméments retravaillées par l’électronique (vocoder, reverb, grésillements, appliqués à un chant, un murmure, un dialogue samplé, etc...). La production est très électronique, les rythmiques sont typiquement electronica, les mélodies font mouche à tous les coups, mais contrairement à une electronica mélodique aux bleeps aquatiques et autres sonorités pointillistes, Sinner DC préfère le travail sur les nappes et textures, soit des constructions mélodiques plus complexes, créant un sentiment de plénitude, lorgnant vers l’ambient, créant un contraste entre flottement mélodique et fermeté rythmique.

Même le piano du titre d’ouverture (Everything Is Sand) semble être joué sous l’eau tellement le son est diffus. Plus tard, un arpège de basse viendra mettre la pression, et le tempo s’emballera, donnant une impression de course poursuite dans une mégapole futuriste. On & On retiendra également notre attention de part un ton quelque peu différent avec ses basses extrêmement lourdes pour une ambiance de clubbing industriel.
Autre particularité avec They Never Stay, une sorte de boucle de musique classique ou folklorique qui se trouve triturée dans tous les sens, ondulation, saturation, distorsion, et effet de hachage sur une rythmique ferme. On trouve également un ton un peu décalé, moins pop, sur le sublime Afterland, débutant par des nappes dignes d’une musique de film. On imagine de grands espaces à l’image de ces nappes amples à base de cordes et cuivres, magistrales, à vous donner des frissons, le tout sur une rythmique electronica sans esbrouffe. Là, un héros solitaire marmonne quelque chose, voix brouillée, grésillements, mélancolie... On soupçonne le film en question de mal finir.
Les effets de hachage sont également légion, que ce soit sur des textures granuleuses façon Fennesz (Lady March) ou sur Eternally qui termine l’album avec une ambient psychédélique qui n’est pas sans rappeler certaines productions d’Animal Collective.
Deux mots enfin sur Mont-De-Marsan et Babycat qui quant à eux se démarquent avec des sonorités bien plus limpides et un tempo ralenti, se rapprochant alors d’une electronica mélodique et onirique.

Pas de grande surprise, dans la lignée du précédent album, toujours efficace, le parfait album electronica-pop.

Fabrice ALLARD
le 23/07/2006

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