DoF

Après l’intermède MP3 A Year in Waiting, DoF revient au format CD traditionnel pour son nouvel album, Sun, Strengh, and Shield, sortant, comme son prédécesseur, sur le label virginien Abandon Building Records.

Si Brian Hulick sait toujours à merveille mêler instruments réels et apports électroniques pour donner naissance à une musique touchante et gracile, on constate que piano et guitare se partagent à présent, de manière quasiment paritaire, la base mélodique de chaque morceau. Intervenant parfois en même temps (Last Night Static, Place Over Paint), ces deux instruments se font tantôt mutins ou imparables (le très réussi Explosions Over Baseball Fields), tantôt plus rêveurs quand l’atmosphère se prête à une certaine divagation (Health of the State et ses légères inclinaisons shoegazing, The Light Village).

En ce qui concerne les apports synthétiques, les rythmiques se mettent soit en conformité avec guitare et piano ou alors, à l’inverse, se voient triturées, concassées et hachées pendant que des mélodies insouciantes sont produites par ailleurs (Sunday, My Phoenix, Proli, The Imposter, Reality is Phonetic). Précisément, ce sont, on l’aurait imaginé, ces morceaux qui sont les plus convaincants, ceux où la fraîcheur et le caractère organique des mélodies se heurte, sans difficultés pourtant, à l’apparente rudesse des sonorités électroniques.

Se partageant ainsi parfaitement entre titres où les rythmiques se font plus présentes et morceaux où ce sont les deux instruments principaux (accompagnés çà et là d’un Glockenspiel ou d’un vibraphone) qui occupant le devant de la scène, Sun, Strength, and Shield se révèle donc être un nouveau témoignage des qualités de DoF, musicien doué et attachant.

François Bousquet
le 03/08/2006