Ochre

Un an et demi après son très bon premier album sur Toytronic, Ochre revient avec un nouveau long-format, paraissant cette fois-ci sur Benbecula (on sait que Toytronic a décidé de ne plus sortir de disques « physiques » pour se consacrer entièrement aux parutions digitales).

C’est bien sûr une electronica mélodique traditionnelle qui est ici proposée avec ce qu’il faut de chromatisme attachant, d’ambiances oniriques et de rythmiques bien trouvées. Toutefois, pour éviter de ne faire figure que de simple suiviste, Chris Leary sait également travailler les sons utilisés afin de les rendre plus « sautillants » (111, Sosacharo), plus tourmentés (Anomie) ou plus « futuristes » (Oneirist). Au niveau des ambiances, il peut aussi aller vers quelque chose de plus « jazzy », sans pour autant, grâce à de petites sonorités plus acérées, tomber dans cette dimension émolliente qui caractérise trop souvent ce type de musique (Bluebottles).

Capable d’intégrer des cordes (Sosacharo) ou une harpe (Infotain Me) samplées afin de renouveler son champ instrumental, l’Anglais s’épanouit ainsi aussi bien que lorsqu’il n’est aux prises qu’avec des éléments synthétiques. En résulte un album certes classique mais présentant suffisamment de passages agréables et témoignant d’une véritable honnêteté ; bref, la confirmation des qualités d’Ochre qui, sans être un artiste majeur, s’affirme comme un musicien intéressant.

François Bousquet
le 03/08/2006