(2.nd Rec / La Baleine)
12/06/2006
Rock
Habitué des remixes (on se souvient de The Academic Rise of Falling Drifters où était intégralement remixé Rise and Fall of Academic Drifting), le groupe italien Giardini di Mirò nous propose cette fois-ci un long-format qui regroupe deux 12" sur lesquels on trouvait, outre des travaux d’Hood, Alias, The Boats et Apparat, des inédits et une reprise de Smog.
En ce qui concerne les nouveaux morceaux, on sera assez réservé sur Othello, morceaux où le guitariste Jukka Reverberi s’essaye au chant sans réellement convaincre (même si, instrumentalement parlant, l’intégration d’une rythmique soutenue se fait plutôt bien). Quand il laisse la place au rappeur Siaz sur Little Cesar, la rencontre entre les deux univers est probante, le flow de l’Italien venant se heurter harmonieusement à la structure post-rock traditionnelle mise en place par ailleurs. Travaillant davantage sur les ambiances, The Perfect Trick ne dépasse malheureusement pas le stade de l’anecdotique, évoluant trop peu. En revanche, le quatuor parvient, dans sa reprise du Blood Red Bird de Smog, à parfaitement s’approprier le morceau initial, à conserver le mélange de tension et de tristesse qui s’en dégage.
Mais, évidemment, l’attention se porte ici avant tout sur les quatre remixes de titres que l’on trouvait sur Punk… no Diet !, l’album précédent des Italiens. C’est Alias qui opère en premier et déçoit quelque peu en ne faisant rien d’autre qu’ajouter une rythmique au morceau original ; heureusement, sur la fin, le travail effectué sur la voix d’Alessandro Raina, qui se rapproche alors d’un débit propre au hip-hop, se fait plus intéressant. Once Again a Fond Farewell bénéficiait initialement des rythmiques de Styrofoam, Apparat les renforce avant de les dédoubler dans la seconde moitié du titre. Sur The Swimming Season, le travail d’Hood est immédiatement identifiable, tant du point de vue du traitement de la voix de Raina, qui prend les atours de celle de Chris Adams, qu’au niveau instrumental avec ce mariage entre post-rock lo-fi et éléments électroniques. Enfin, les excellents The Boats accompagnent The Sea (formation voisine, comptant dans ses rangs Elaine Reynolds qu’on retrouve au chant sur les disques du duo The Boats) pour remixer Last Act in Baires : là aussi, la touche des musiciens apparaît aussitôt, faisant chanter la jeune femme à la place de l’Italien, ôtant les guitares, apportant un caractère lo-fi à la rythmique et ajoutant mélodica et petit piano typique de leurs productions.
Deux excellents remixes donc, deux autres honnêtes, une très bonne reprise et trois inédits inégaux : voilà donc le bilan de ce nouveau disque des prolifiques Giardini di Mirò dont on attend maintenant le troisième véritable long-format.
le 03/08/2006