Yasushi Yoshida

Jeune Japonais, Yasushi Yoshida propose, avec Secret Figure, son premier long-format, sortant sur Noble, label nippon sortant des disques électroniques très variés mais parcourus par une volonté certaine d’émouvoir.

De fait, la musique de Yasushi Yoshida est un délicat agencement d’instruments réels (cordes, Glockenspiel, guitare acoustique digitalisée, basse, piano, mélodica) et d’apports électroniques subtils (petites rythmiques, légers grésillements). A mi-chemin entre néo-classique (Silent Park) et electronica-folk (Parade, Picture Of Three Life), le Japonais met en place des ambiances sobres et fragiles qui parviennent, chose peu évidente compte tenu du parti pris initial, à se garder de toute mièvrerie ou affectation. En effet, l’intégration d’éléments du quotidien, enregistrés puis utilisés au gré des envies, ou la présence de sonorités synthétiques plus « dures » permettent de contrebalancer la joliesse de certains arrangements (les dialogues Glockenspiel-rivière, les cordes parfois sur-signifiantes).

Plus probant quand l’instrumentation se fait plus dense que lorsque le dépouillement confine à l’ascétisme (Family et ses éternels soli de piano avec accords plaqués sur fond de nappe lointaine), Yasushi Yoshida convainc également quand il entreprend de construire ses morceaux au fur et à mesure, ajoutant les éléments les uns après les autres pour édifier un ensemble à la profondeur véritable (Remembrance In Glass). Sentiment plutôt positif au final donc malgré quelques réserves, mais un disque qu’on prendra à l’évidence plaisir à réécouter.

François Bousquet
le 03/08/2006