(Monika Enterprise / La Baleine)
30/06/2006
Electronique
James Figurine, un nom qui ne dit rien à personne, est en fait le nouveau projet de Jimmy Tamborello, alias Dntel, également membre de The Postal Service. C’est à la suite d’une tournée en Allemagne avec Lali Puna qu’est né cet album, tournée pendant laquelle Jimmy Tamborello a écouté beaucoup de techno, et en particulier la techno minimale façon Kompakt.
Ces multiples "erreurs" ont donc d’abord pris la forme d’instrumentaux électroniques minimaux, plus ou moins orientés dancefloor, et puis petit à petit, le naturel a repris sa place et s’est infiltré au sein de ces compositions, apportant mélodies, richesse electronica, et chant, pour arriver à cet album. Le résultat est, avouons le, assez séduisant. Un album d’électro-pop souvent sautillante, empreint d’une certaine légèreté, mais qui toujours, qui par une mélodie, qui par une voix, lorgne vers une certaine mélancolie. De ce mélange très justement dosé nait tout l’intérêt de l’album qui fait montre d’une finesse et d’une délicatesse savoureuses.
S’il n’est pas d’une originalité renversante, le premier titre (55566688833) est assez représentatif de cette recette, avec pour particularité de sonner comme une cold-wave actuelle, voix grave, désenchantée, et incursion d’un mélodica pour un passage instrumental parfaitement mené, à la fois comme une pause dans la chanson pop mais aussi comme une relance vers un final plein de vie. On retrouve ce genre de tonalité sur Apologies et All The Way To China, tout deux véritables mélanges de techno minimale et de pop, où cette fois ce sont carrément des guitares qui prennent place, avec toujours Jimmy Tamborello au chant.
L’album est aussi l’objet de quelques collaborations, diverses contributions au chant (Erlend Øye, Sonya Westcott, Morgan Meyn Nagler), avec tout au long la marque de John Tejada, à l’écriture, au mix, ou encore à la guitare.
Ainsi les titres se suivent mais ne se ressemblent pas vraiment, alternant chansons et instrumentaux, n’hésitant pas à user d’allusions minimal techno pour y joindre un piano (Stop), quitte à faire quelques titres assez expérimentaux au regard de la teneur générale de l’album, avant de se laisser aller à quelques mélodies soyeuses, aux sonorités toujours bien trouvées (White Ducks).
On terminera sur le magnifique You Again, un instrumental à vocalises en milieu d’album, une composition très electronica, assez hachée, presque mécanique, que la voix de Jenny Lewis (membre de Rilo Kiley) vient délicieusement adoucir sur une lente montée, jusqu’à une suspension aérienne.
Si le genre en lui-même (l’électro-pop) n’est pas forcément ce que l’on préfère, force est de constater que James Figurine propose ici un habile mélange capable de séduire les amateurs d’electronica et de pop, et peut-être même d’ambient ou de techno minimale même si de cette dernière composante il ne reste que quelques traces.
le 29/08/2006