Gardenbox

Last Resort

(Venerate Industries / Import)

 date de sortie

00/03/2006

 genre

Rock

 style

Post-Rock

 appréciation

 écouter

Sweet Oblivion (+ 2 anciens titres - MySpace)

 tags

Gardenbox / Post-Rock / Venerate Industries

 liens

Gardenbox
Venerate Industries

 autres disques récents
Plasma D’Arc
Ellipse
(Sbire)
Christian Winther, Anja Lauvdal & Espen Reinertsen
Night As Day Day As Night
(Sofa)
Rebecca Foon & Aliayta Foon-Dancoes
Reverie
(Constellation)
Goldmund
Layers of Afternoon
(Western Vinyl)

On ne connaissait pas Gardenbox avant cet album, mais un rapide parcours de leur discographie nous permet de voir qu’ils étaient précédemment chez Poeta Negra, label grec éclectique dont nous avons déjà parlé. A l’écoute de Last Resort, on se rend bien compte des influences multiples de cette formation qui trouvait donc logiquement sa place sur ce label. C’est pourtant chez Venerate Industries qu’il sortent leur troisième album, un nouveau label grec dont c’est ici la deuxième référence.

Si l’on évoque de multiples influences, c’est que Gardenbox semble hériter tout autant d’un post-rock à la Mogwai que de l’electronica expérimentale (tendance ambient, glitch et field recordings), le tout dans une version sombre qui leur vaut même quelques comparaisons avec Joy Division. Rien que ça !!
Il faut bien avouer que le mélange est plutôt bien dosé, alors que le mariage de sonorités électroniques et acoustiques est toujours un peu risqué, le décalage pouvant faire passer l’électronique pour kitsch ou l’acoustique comme un frein à la puissance des machines. Ici le groupe opte pour des guitares puissantes et incisives pour un album que l’on rangera au final plus du côté post-rock, les machines étant généralement au profit des rythmiques ou d’ambiances de second plan (nappes, bruitages).

L’album se présente de façon assez hétérogène, avec des titres-interludes expérimentaux de 1-2 minutes et des pièces post-rock de 8-11 minutes qui font réellement le son de l’album. Has Been A Long Time est sur le principe une très belle intro avec un son de piano déformé, quelques bruitages électroniques, des clicks, le tout donnant l’impression d’être joué sous l’eau. Ambiance aquatique, mais on aura un peu l’impression que le groupe fait preuve de quelques lacunes au niveau de la production quand ils se consacrent aussi franchement à l’électronique. Mais comme on le disait plus haut, Gardenbox sait doser les deux composantes (acoustique / électronique) comme le prouve Future Of The Corporation. On est tenté de dire que tout ceci n’est pas très original, mais cette rythmique électro posée sur ces guitares fonctionne à merveille et on imagine déjà des pogos déjantés sur cet épique morceau.

Le groupe parvient à surprendre et semble vouloir éviter la facilité avec les cassures électroniques de Sweet Oblivion, prend des risques avec ses interludes (ambient minimal sur Clear As The Truth That Stands Against Them, machines et field recordings d’ambiances de rues sur It Wasn’t Forever), aborde une pop plutôt enlevée sur Global Pessimism grâce à la voix soyeuse de leur chanteuse, et l’indus sur How Did We Get There ? et ses bruits de machines répétitifs. D’un autre côté ils semblent parfois manquer d’inspiration (I Can’t) ou céder à la facilité sur certaines mélodies de guitare.

Le bilan est alors plutôt positif, mais mitigé avec l’impression d’entendre un groupe qui a du potentiel, des idées, mais qui peine parfois à les mettre en forme. En même temps ces quelques maladresses, jamais rédhibitoires, rendent le groupe attachant, et apporte un certain charme. A conseiller à ceux qui pensent avoir fait le tour du post-rock.

Fabrice ALLARD
le 13/09/2006