(City Centre Offices / La Baleine)
25/09/2006
Electronique
Deux ans et demi après un premier album (Trabanten) qu’on avait peut-être jugé un peu sévèrement à l’époque, Donato Wharton revient, toujours sur City Centre Offices, avec un nouveau long-format : Body Isolations.
Réchauffant nettement l’atmosphère par rapport à l’effort précédent, le Gallois intègre ainsi une guitare qui, de ses notes détachées, apporte un caractère sépulcral et légèrement mélancolique aux morceaux, comme le chant auquel il s’essaye d’une voix plutôt convaincante (Blue Skied Demon). Toujours aussi évocatrice, la musique de Wharton voit cette dimension renforcée quand les textures se saturent quelque peu afin que l’ensemble s’oriente vers une forme de drone (Underwave). Encore plus prégnant quand la guitare agit en tremolo, que des cloches lointaines, un gong ou un métallophone interviennent, ce rapprochement avec le drone permet au musicien de proposer des morceaux particulièrement convaincants (Puget Sound, Sidereal).
Également très probant quand une batterie est ajoutée pour tirer le tout vers un post-rock extrêmement alangui (The End of the American Century), Wharton peut aussi, avec un peu moins de réussite toutefois, opérer dans des rivages plus free (Deities Stalk the Land). Mais ce qui marque véritablement ici, c’est la capacité du Gallois à conférer cet aspect éthéré aux drones qu’il met en place. Provenant de la réverbération apportée à la guitare, des aigus des glitchs et du tempérament aérien des nappes, cette spécificité est vraiment la pierre angulaire de Body Isolations, album qui prouve une nouvelle fois, après ceux de Dictaphone et I’m not a Gun, parus plus tôt dans l’année, que 2006 est bel et bien l’année des très bonnes surprises pour les artistes City Centre Offices qui n’avaient pas encore complètement convaincus jusqu’à présent.
le 27/09/2006