Mountaineer

Pour son troisième album, Mountaineer (alias l’Allemand Henning Wandhoff) trouve refuge chez Type Records, structure qui en profite pour sortir son premier disque pop (symbole de l’éclectisme d’un label ayant déjà proposé des parutions electronica, ambient, post-rock et free-folk).

En effet, c’est bien de pop qu’il s’agit ici et même d’une soft-pop plutôt datée 60’s avec cette voix de crooner, ces apparitions récurrentes de trompette, ces petites interventions de guitare pedal steel, ces notes d’orgue faussement psychés, ces calibrés balais de batterie et ces chœurs ou vocalises féminins sur le refrain. Rapidement émolliente, la musique de Mountaineer glisse sur nous, toute parée de cette dimension lisse et proprette qui, si elle ne la rend pas complètement désagréable, ne nous donne pas vraiment envie d’explorer plus avant cet album. Pourtant, musicalement, When The Air Is Bright They Shine réserve quelques bonnes surprises comme le mutin kalimba joué par Fiona McKenzie (Don’t You Miss Her) ou le classique mais touchant arpège de guitare acoustique (Company).

Mais très vite, on est découragé par cette production trop léchée, ces soli de guitare aux relents lounge-jazzy et, surtout, cette voix complaisamment nonchalante et ces chœurs féminins pénibles de systématisme (A Town for Ivanhoe, A Line for Every Letter, You Pay No Mind, Morning Mist, Ambassador). Premier véritable ratage de Type Records, label qui nous avait parfois déçu mais qui avait su se signaler par une certaine exigence artistique, When The Air Is Bright They Shine ne sera, on l’espère, qu’un acte isolé et non l’annonciateur d’une mauvaise série pour la structure de John Twells.

François Bousquet
le 13/10/2006