(Ahornfelder / Import)
19/05/2005
Electronique
Ahornfelder / Alexander Schubert / Ambient / Folk / Sinebag
Il y a environ 6 mois on vous parlait du troisième album de Yuichiro Fujimoto qui paraissait sur le label Ahornfelder que l’on ne connaissait alors pas. On revient aujourd’hui sur cette structure allemande fondée par Alexander Schubert qui n’est autre que Sinebag.
Après un premier album (format LP uniquement) sur son propre label, Sinebag sort Près de la lisière, deuxième référence du label et aussi premier CD.
Parler de cet album a un intérêt particulier. D’une part il s’agit d’un album du fondateur de ce label, et à ce titre il s’avère être une référence, une vitrine pour Ahornfelder, donnant ainsi le La. En effet on trouve ici de nombreux éléments que l’on retrouvera plus tard sur l’album de Yuichiro Fujimoto, une certaine simplicité, des références à la nature, mais surtout ce même mélange de field recordings et d’une musique dont on ne sait pas si elle est enregistrée dans une forêt, au bord d’une rivière, ou si Sinebag ne fait qu’un collage entre ses enregistrements en pleine nature et une composition (ou improvisation) en studio. Le résultat est assez étonnant, plongeant l’auditeur dans une maison de campagne, dans un jardin à l’ombre d’un arbre, bercé par le chant des oiseaux, Alexander Schubert, un ami, à côté de nous en train de s’essayer à quelques mélodies folk à la guitare.
16 pistes, dont la moitié sont des interludes pendant lesquels la musique s’arrête pour laisser s’exprimer la nature ou quelques expérimentations de Sinebag. Ainsi rien ouvre l’album sur des bruitages un peu durs, des ondes radio, la recherche d’une station jusqu’à l’obtention de ces chants d’oiseaux. Garten am abend est le premier "vrai" morceau, folk champêtre comme décrit précédemment. Un mélodica s’en mêle parfois (pergola paul singerstraße), de petits bruitages électroniques (découper et insérer unités d’un chanson, rhododendronpark), le mixage varie, alternant entre cette impression d’enregistrement live dans un jardin et par ailleurs l’instrumentation mise bien en avant, le piano remplace parfois la guitare avec la même réussite (découper et insérer unités d’un chanson, rhododendronpark), une voix et l’appuie sur une touche de magnétophone créent des ruptures et ajoutent à l’impression d’enregistrement live comme si l’artiste s’était trompé (pinienwald auf dem sofabezug), un spoken word féminin flotte sur rasen bilden boden für muster et on sera subjugué par la finesse du travail sur collection d’électroniques vétustees, composé une nouvelle fois de field recordings de chants d’oiseaux, sur lesquels l’artiste plaque de délicats bruitages électroniques qui semblent être des imitations de piaillements d’oiseaux, créant ainsi un dialogue entre nature et électronique.
L’album se termine par rien rev., en réponse à rien qui ouvrait le disque. Le calme prend alors fin, les oiseaux se taisent, et l’orage prend le dessus, fermant ainsi une parenthèse enchantée.
le 04/12/2006