(Nexsound / Metamkine)
30/07/2006
Electronique
Andrey Kiritchenko / Anla Courtis / Expérimental / Nexsound / The Moglass
Ce split à trois ce compose logiquement de trois parties bien distinctes puisque chaque participant se partage équitablement l’album. Le premier tiers se compose de trois titres de Kiritchenko construits à partir de sons d’Anla Courtis. Les trois titres suivants sont produit par The Moglass, là aussi à partir de sources sonores de l’Argentin. Anla Courtis dispose d’un peu plus de temps puisqu’il nous propose quant à lui cinq titres, les trois premiers à partir de sons de The Moglass, les deux suivants à partir de sons de Kiritchenko. Un travail croisé donc, mais sans explorer toutes les combinaisons, et au final un album très centré sur le travail d’Anla Courtis.
Andrey Kiritchenko est ici assez éloigné de son True Delusion. Il tente de rester sur un style ambient, mais les sources sonores fourmillantes de Courtis procurent une certaine complexité à ses titres, flirtant même avec le bruitisme. Mélodies minimales et métalliques, ajout d’une guitare, impression de chaos, voire même de fouillis entre deux accalmies.
De la même façon, The Moglass rajoute voix, guitare et clavier aux sources sonores de Courtis. La volonté du groupe est certainement très différente de celle de Kiritchenko, mais le résultat nous apparaît tout de suite mieux maîtrisé. Drones sombres, égrenage de guitare post-rock, timide mélodie électronique, le premier titre est un petit bijou d’ambient sombre et mélodique. Le deuxième morceau opère dans un tout autre registre, misant tout sur l’improvisation, très free, dense, kaléidoscopique. Le dernier titre semble être une synthèse des deux, pour un résultat à situer entre ambient et psychédélisme à la Acid Mothers Temple.
Il sera intéressant de voir ce que produit l’Argentin en retour. On retrouve sa patte avec un son globalement assez dur, quelques esquisses mélodiques lorsqu’il réutilise les guitares de The Moglass, une ambient foisonnante et féerique, ou un véritable kaléidoscope sonore. Légèrement plus calme quand il travaille à partir des sons de Kiritchenko, cette dernière partie s’avère très expérimentale.
Difficile à appréhender de part la composition même du disque et sa musique à la fois dense et sans véritable direction, cette collaboration est à réserver aux plus curieux, amateurs d’improvisations et collages sonores. Pour découvrir ces trois excellents artistes, on conseillera avant tout leurs travaux solos.
le 04/12/2006