Apse

Un an et demi après un EP qui nous avait laissé une impression partagée, Apse revient avec un premier album, toujours sur Acuarela, histoire d’exprimer sur la longueur leur vision du post-rock.

On se souvient que le EP nous intéressait dans ses passages instrumentaux et plus "expérimentaux" alors que les morceaux chantés et ceux dans lesquels les guitares se voyaient affublées d’une saturation nous laissaient plus extérieurs. Dès lors, on est assez inquiet à l’écoute du premier véritable morceau de Spirit (après un prélude d’à peine trente secondes) puisque From the North convoque "la-la-la" féminins et son quasi-métal de certaines six-cordes. Pis encore, la basse bien lourde, la batterie martiale, le travail sur les harmoniques de guitare et le chant quasi-hurlé de Legions et Shade of the Moor versent dans le post-rock pompier. Dès lors, qu’espérer d’un album qui, dès la fin de son premier tiers, nous donne déjà envie de l’abandonner ?

Plus grand chose effectivement puisque le lyrisme et la flamboyance peuvent avoir du bon dans le post-rock mais ils se doivent pour cela d’être maîtrisés et non utilisés comme cache-misère pour pallier des déficits d’écriture (The Crowned qui se repose sur sa batterie mécanique) ou une complaisance dans la noirceur qui rappelle certaines dérives du doom-métal commercial (Earth Covers Us et sa manière de chanter qui se vautre dans une vulgaire facilité). Du coup, quand le propos s’apaise, on a enfin le droit à des morceaux intéressants avec mise en place d’une ambiance plus inquiétante et plus travaillée (Wind Through The Walls, une partie du long morceau-titre, voire Blackwood Gates)

Reste qu’on écoutera sûrement pas Spirit de sitôt et qu’on se demande même si on va laisser sa chance à Apse à l’occasion de son prochain disque ; l’avenir le dira…

François Bousquet
le 13/12/2006