(Nexsound / Metamkine)
20/09/2006
Electronique
Le True Delusion d’Andrey Kiritchenko était l’un de nos albums préférés parus en 2005. Avec Stuffed With|Out, l’Ukrainien qui dirige de main de maître le label Nexsound s’assure encore une fois une place de choix dans notre virtuel top 2006, tant d’un point de vue musical que part l’originalité de son packaging signé Olga Indovina, déjà responsable du design de True Delusion. On retrouve une attention particulière aux matérieux avec ici trois volets d’un carton brut couvrt de fines impressions, deux volets étant évider de cercles concentriques, dévoilant une jaquette, puis le tracklisting, et en dessous le disque, laissant apparaître le nom de l’artiste et le titre de l’album.
Si True Delusion se divisait en deux parties distinctes dédiées respectivement à la guitare et au piano, ce nouvel album est centré sur la six cordes, habillée d’effets numériques et field recordings.
Le premier titre vaut à lui seul l’achat de l’album. Avec sa guitare hésitante et son mystérieux accompagnement d’harmonica, Kiritchenko semble jouer les Ennio Morricone, composant la BO d’un "eastern spaghetti". Une couche de guitare limpide, une autre triturée par les machines, quelques bruitages étranges, nous voici parti pour un étrange voyage où nos oreilles sont ébahies devant tel paysage sonore.
On se laisse alors guider. On n’aura malheureusement plus, par la suite, la même révélation, mais aurait-ce été réaliste ? Par contre le niveau ne baisse pas non plus, on reste en extase devant la pureté de ces mélodies, du son métallique de ces cordes, ces petites vibrations qui se révèlent fragiles, l’imprévisibilité de cette musique qui donne l’impression que les machines sont habitées et se mettent à hésiter. Par moment cela nous apparaît d’une simplicité déconcertante : lentes mélodies comtemplatives (amateurs du label ECM, bienvenue !!), une roue de vélo qui tourne dans le vide, le temps semble s’être arrêté, plan vide, rues vides, ciel bas. Et puis plus tard on se dira qu’en fait tout ceci est le fruit d’un travail minutieux, fruit d’un savant dosage de tous les éléments, d’une recherche de perfection. Sur That Puppy Likes His Solitude, les machines emportent les guitares sur leur passage, les cordes s’emmèlent dans les rayons, la mélodie se fait alors concassée et alors que l’album est généralement limpide, They Only Live Twice termine celui-ci par une nappe faite à la fois de guitare et de machines, la fusion est alors parfaite.
Une musique sensible et intelligente, un artiste important, un label à l’ouverture étonnante. A découvrir si ce n’est déjà fait !!
le 06/01/2007