(DiN / Import)
15/09/2006
Electronique
Ambient / DiN / Electronica / Surface 10
Nous avons déjà parlé de DiN, label anglais un peu décalé par rapport aux principales préoccupations de ce site, puisque ces artistes ont généralement plus de 20 ans de carrière, et sont fortement influencés par le rock progressif allemand (qui n’avait de rock que le nom). Une présentation qui fait peur mais qui, on l’a déjà vu, révèle quelques surprises. Surface 10, projet de Dean de Benedictis ne déroge pas ce constat.
Certes, on n’évitera pas ici les nappes de synthé, elles ouvrent d’ailleurs l’album sous forme de flux et reflux apaisant et hypnotique. Mais très vite tout se bouscule, une basse rythmique apparaît et on s’oriente vers une electronica planante et aride, drôlement bien fichue. On regrettera d’ailleurs l’arrivée d’un violon étrangement placé, mais original.
L’album est d’ailleurs toujours à cheval entre l’ambient planante et une electronica très rythmée. Des intros un peu expérimentales à base de field recordings ou spoken words joliment traités, puis les rythmiques embrayent, généralement dures, métalliques ou profondes, et enfin les mélodies avec guitare et piano sur Dawn/Bleep/Dusk, mais on reste le plus souvent dans le tout électro.
Surface 10 semble hésiter entre ambient et une musique plus rythmée. L’album se situe donc entre deux eaux, mais dans les deux cas le résultat est plutôt enthousiasmant. On sera par exemple fort agréablement surpris par le mélange ambient-trance de Phantom Jack To Station MT, par les manipulations de samples vocaux à la base de 847 Chain Reactors, ou encore par l’ambient minimale aux influences click’n cuts de Particle Heartbreak, particulièrement fin, et sur lequel commencent à poindre des mélopées synth-prog 70s.
Alors oui, reconnaissons-le, il y a bien quelques pièces qui auraient pu être produites il y a 25-30 ans, à commencer par un X Tension plus rock, avec une instrumentation décalée puisque batterie, basse et clavier sont de la partie. Sur See You On Another Side les vieux synthés analogiques sont de sortie pour des nappes plutôt plates, mais on se rattrapera sur les 10mn de The Dream Shelter, longue plage dans le plus pur style ambient. On terminera ce flash back avec Days Of Lovely Statistics et ses vocaux énumérant des calculs mathématiques, nous rappelant le Albedo 0.39 de Vangelis qui listait des données scientifiques concernant notre planète.
Et comme pour revenir à notre époque, le disque se termine par une pièce tout à fait moderne, puisqu’après quelques délires au clavier, ce sont des éléments rythmiques concassés, des claviers syncopés, glitchs, vocalises d’opéra et grognements de laptop s’entrechoquent avec classe sur Only a Word.
Surface Tensions est un album hybride, mettant en parallèle recherche de nouveauté et réminiscences du passé, arythmie et tempos débridés. On n’ira pas jusqu’à dire "inclassable donc indispensable", mais intéressant.
le 07/01/2007