(Ego Twister / Toolbox)
00/09/2006
Electronique
On a déjà pu parler à quelques reprises de [guÿôm], croisé sur quelques compilations, que ce soit chez Ego Twister chez qui sort cet album, ou encore chez Hip Notik Records ou Skam. Il fait partie de cette jeune scène française nourrie des musiques électroniques des années 90, qui l’a digérée pour en sortir aujourd’hui ce mélange de breakbeat, IDM, hip-hop, techno, noise débordant d’énergie.
On est assez surpris par la qualité des enregistrements de cet album qui, s’il reste dans cette veine au son volontairement cradingue, débordant de saturations, grésillements et distorsions, s’avère tout de même parfaitement produit. Le travail sur le son est tout simplement parfait, la voix que l’on entend sur le premier titre s’intègre parfaitement aux rythmiques sèches de cette electronica syncopée, et les cris d’enfants d’une cours de récréation au second plan ajoutent au chaos ambiant. La basse métallique de Digital Rock’n Roll s’avère délicieusement rugueuse avant que tout ne parte en vrille, rythmique débridée. On navigue de surprises en surprises, les machines semblent crier avec les crissements numériques du joliment nommé Contre ventes et marchés, et le côté ludique atteint son paroxysme avec cette fois le logiquement nommé Cart(o)on où des samples de dessins animés s’immiscent entre les rythmiques et basses nasillardes.
Généralement bien alambiqués, ces morceaux n’en sont pas moins amusants et plaisants. Les élucubrations percussives de Copyfest en sont un excellent exemple, de quoi vous vriller le cerveau et donner du fil à retordre aux danseurs qui pourront se rattraper sur les technoïdes Moody Building et XV1 B180 et leurs rythmiques linéaires qui dérapent quelques fois.
La face B est peut-être un peu en dessous, Aciiiiide est un peu moins inspiré par exemple, et l’ambiance est un peu plus sombre : tempo plus dure, se rapprochant du breakcore (Anxiously Happy, Heureux Qui Comme Elvis), les percussions de The Radus Panlet se rapprochent de l’indus, et les vocaux broyés, le chant maniéré de Avocat Sauce Cocktail sonne gothique.
Certes, cela fait déjà quelques temps que [guÿôm] sévit, mais cela reste son premier véritable album, et il fait déjà preuve d’une belle maîtrise. Premier essai fort encourageant et artiste à suivre !!
le 07/01/2007