Matmos

On a jamais autant parlé de Matmos que depuis qu’ils ont collaboré au dernier album de Bjork, Vespertine, ajoutant de nombreux petits bruitages en arrière plan. Cet album sorti il y a quelques mois tombe donc à pic et profitera peut-être du deuxième "effet Bjork".

Pourtant il est difficile de s’enthousiasmer a l’écoute de cet album soit disant conceptuel. A Chance to Cut is a Chance to Cure est soit disant construit autour de samples chirurgicaux. Le livret regorge de détails croustillants allant jusqu’au nom du chirurgien, de la personne opérées et quelques informations sur l’opération en question qui va de la classique liposucion (lipostudio... and so on) à une mesure de flux électrique dans la peau, en passant par l’utilisation d’une cage de rat de laboratoire dans For Felix (and all the rats).

En fait le concept n’est que prétexte, et la musique parait bien classique. Dès le premier titre, Lipostudio... and so on, la blague tourne court avec un titre très groovy, où les bruitages ne sont qu’accompagnement d’instruments bien classiques (guitares, batterie, clarinette).
Ce sont donc les morceaux sur lesquels nos deux chirurgiens sont le plus proche de leur idée de départ qui obtiennent notre préférence, comme l.a.s.i.k., fruit d’une opération de l’oeil effectuée au laser, ou For Felix (and all the rats) qui s’il n’a rien de révolutionnaire s’avère fort agréable en ode a tous les rats de laboratoires qui meurent chaque jours, où la cage de rat est utilisée comme un violon.

Au final le disque n’est pas désagréable, peut s’écouter lors de cocktails mondains (les fins gourmets ne manqueront pas de remplacer l’olive dans le martini par un oeil), mais restera malheureusement anecdotique.
On a vu des expérimentateurs plus doués...

Fabrice ALLARD
le 08/09/2001